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Esch-sur-Alzette : le ton monte entre les syndicats et le bureau des TICE


Le président Henri Hinterscheid est visé par les syndicats. (Photo : Archives LQ)

Le ton monte entre les syndicats et le bureau des TICE. Les chauffeurs de bus du réseau intercités déplorent l’éviction illégale d’une salariée.

C’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Les chauffeurs du TICE, le réseau de bus intercommunal du Sud, lancent un ultimatum au bureau et à son président, Henri Hinterscheid. Ce n’est pas la grève, mais on s’en approche. Le bureau aurait refusé de réintégrer une salariée mise à pied, alors qu’une décision judiciaire du 10 octobre 2016 lui donnait raison. Cette décision administrative a acquis la force de chose jugée : les délais de recours sont expirés. En clair, pour l’intersyndicale OGBL-FNCTTFEL, le TICE refait le procès dans une justice personnelle «insupportable.»

Cette décision a suffi à relancer un conflit larvé qui couve depuis plus de deux ans. «Nous ne sommes jamais écoutés, peu importe les revendications, explique Jean-Claude Thümmel, le président de la FNCTTFEL. Cette décision de justice bafouée est une nouvelle marque de mépris. D’où l’ultimatum envoyé par courrier au bureau des TICE.» Le président Hinterscheid a jusqu’au 17 février «à 17 h» pour accorder une «entrevue urgente» à l’intersyndicale.

La chasse aux «profiteurs»

Les représentants du personnel ont de nombreuses revendications
à mettre sur la table :

• Droit de prendre ses jours de récupération librement. «Pour l’instant, quand un chauffeur travaille un jour férié, la direction l’oblige à cumuler les récupérations et à les prendre en fin d’année. Il n’est pas libre de se reposer dans la foulée.»

• Passage des salariés sous contrat individuel (exemple : les pompistes) en contrat «Sud gemengen», nettement plus valorisant au niveau du salaire et des droits.

• Mêmes points d’avancement pour tous les employés du TICE. Sur les 400 employés, une grosse dizaine serait inapte à la suite d’une maladie. «Ces chauffeurs, qui ne conduisent plus, mais font d’autres tâches, sont considérés comme des « profiteurs » par le bureau! Et à ce titre, sans aucune base légale, ils ne profitent pas des droits à l’avancement salarial. C’est inadmissible!» s’insurge Jean-Claude Thümmel.

• Embauche de nouveaux chauffeurs : le réseau TICE propose un maillage de plus en plus dense à ses usagers. «Encore récemment avec la décision d’ouvrir des lignes de bus de nuit (NDLR : pour raccompagner les fêtards chez eux le week-end). Nous saluons ces ambitions, insiste Jean-Claude Thümmel. Mais il faut que les annonces soient suivies d’embauches, pour assumer les nouvelles cadences.»

Henri Hinterscheid a accueilli le courrier fraîchement. «Je ne l’ai même pas reçu, a-t-il expliqué hier après-midi. Je l’ai vu sur un site web… Nous avons une réunion de bureau mardi 14 février au TICE, voilà mon agenda pour le moment. Je ne veux pas interférer dans une négociation qui se fait avant tout avec la direction (NDLR : lui est président, donc responsable de la gestion politique du TICE). Et je n’ai pas à commenter les revendications.»

Hubert Gamelon