La présentation du règlement dit de « l’horaire mobile » a été l’objet d’une discussion animée au conseil communale d’Esch-sur-Alzette, vendredi. L’opposition a fustigé la forme, mais non pas le fond.
Les membres de l’opposition du conseil communal n’ont pas eu d’explication sur la démission de la délégation du personnel fonctionnaires-employés. (Photo : DR)
Tout se passait sereinement, vendredi, lors de la séance du conseil communal d’Esch-sur-Alzette. Le projet « Jonk wunnen am Diva » et celui de la construction de vestiaires et de la salle d’escrime à Esch « Hiehl » étaient passés comme des lettres à la poste. Mais cette sérénité a disparu au moment d’aborder le point 8 de l’ordre du jour, intitulé « Réforme administrative et Personnel ».
L’échevin Dan Codello prend la parole pour présenter le « règlement portant fixation de la durée normale du travail et des modalités de l’horaire de travail mobile dans les services de l’administration communale d’Esch-sur-Alzette ». « Notre société change , débute Dan Codello. Cette réforme va permettre de trouver un nouvel équilibre. Elle offre une certaine flexibilité, permet une meilleure conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle aux agents tout en garantissant la continuité des services communaux offerts aux citoyens. »
L’échevin en charge du personnel et de la réforme administrative passe, ensuite, en revue les 14 articles de cette réforme qui met en place « l’horaire mobile » dans les services communaux. Son application constitue « un type d’organisation du travail permettant à l’agent de fixer lui-même son arrivée, son départ et l’interruption du travail à midi (…) pour autant que cette flexibilité ne compromette pas le bon fonctionnement des services communaux », détaille le règlement.
Le temps de travail de tous les agents communaux sera enregistré chaque jour moyennant un système informatique de gestion d’horaire et via un badge d’identification. Ainsi toutes les entrées et sorties de chaque agent seront enregistrées afin de vérifier que la durée de travail est respectée dans l’amplitude journalière de travail qui s’étend de 7h à 19h.
Un compte débit-crédit sera aussi mis en place, ainsi qu’un compte heures supplémentaires à récupérer. Des bonifications d’absences et des sanctions sont aussi prévues.
> « Le dialogue a existé, existe et existera »
Sur le fond de la réforme, l’opposition n’a rien à redire. Le règlement a d’ailleurs été adopté à la quasi-unanimité (seul le représentant déi Lénk Guy Kersch a voté contre). Mais sur la forme, oui. Elle s’appuie notamment sur la démission en bloc, le 3 mars dernier, des sept membres de la délégation du personnel fonctionnaires-employés fustigeant le manque de communication du collège échevinal ( lire notre édition du mercredi 4 mars ).
« Si tous les membres d’une délégation du personnel démissionnent en bloc, cela signifie qu’il y a un réel malaise , lance Pierre-Marc Knaff (DP). Le dialogue est rompu. » « Quand j’ai appris la démission de la délégation du personnel, j’étais abasourdi , complète André Zwally (CSV). Nous devrions évoquer ce sujet lors de ce conseil communal. »
Le collège des bourgmestre et échevins lui répond que l’opposition aurait pu formuler une interpellation sur ce sujet. Et même si cela n’a pas été fait, Dan Colledo a tenu à rappeler que le projet de règlement dit de « l’horaire mobile » a été élaboré après « 34 réunions avec les deux délégations du personnel qui ont eu lieu entre février 2014 et février dernier ». « Sur les 14 articles de ce texte, 12,5 sont le fruit d’un consensus , poursuit l’échevin. Ici, le dialogue a existé, existe et existera. »
Mais, pour le moment, il n’y a plus de délégation du personnel des fonctionnaires et employés, qui représentent quelque 340 agents sur les 1200 que comptent les services communaux d’Esch-sur-Alzette. Le ministère de l’Intérieur étudie actuellement la suite à donner à cette affaire, car aucun texte légal ne prévoit les modalités à suivre après une démission en bloc d’une délégation du personnel. Tous les membres du conseil communal souhaitent la tenue prochaine de nouvelles élections du personnel.
De notre journaliste Guillaume Chassaing