Le Centre d’initiative et de gestion local (CIGL) eschois a fêté ses 20 ans, samedi. L’occasion de parler du travail accompli et d’évoquer l’avenir.
Le projet Vël’OK, des services à la personne, de la production de légumes bios… Depuis sa naissance en 1997, le CIGL s’est fait une place dans la vie quotidienne des Eschois tout en aidant les personnes sans emploi à retrouver un travail.
Ce n’est pas le plus ancien (c’est celui de Rumelange), mais c’est le plus gros et celui qui a le plus de projets. Samedi, le Centre d’initiative et de gestion local (CIGL) d’Esch-sur-Alzette a fêté ses 20 ans en grande pompe. Pour l’occasion, la place de la Résistance de la Métropole du fer s’était transformée en «Village CIGL». Un stand informatique, un espace pour les légumes bios par le CIGL, un autre pour les Vël’OK, géré par l’association sans but lucratif… Et un (faux) chantier provisoire (un grand bac à sable en fait) pour les enfants, qui ont aussi été séduits par Charlotte et Désirée, les deux chèves de la ferme pédagogique d’Altwies. C’était aussi l’occasion de rappeler aux visiteurs les deux principales missions du CIGL : «aider des personnes sans emploi à retrouver un travail et à se réinsérer dans la vie sociale» et «développer des services qui répondent aux besoins non satisfaits de la population».
«J’ai trouvé du respect»
«Nos projets demandent peu de qualifications et permettent donc aux personnes non qualifiées sans emploi de se former, précise Nicolas van de Walle, l’un des deux coordinateurs généraux du CIGL d’Esch-sur-Alzette. Et nos formations sont surtout axées sur la pratique. Et les services que nous proposons sont multiples et de proximité.» Et ces deux missions ont été menées à bien ces 20 dernières années. «Au fil des ans, nous avons augmenté le nombre de services que nous proposons et on va continuer.
Par exemple, nous devrions mettre en place une buanderie sociale d’ici octobre, avance Nicolas van de Walle. Et beaucoup de personnes ont retrouvé un travail après leur passage au CIGL. Je me souviens, par exemple, d’une femme que nous avons accompagnée. Elle avait un parcours compliqué et était un peu perdue. On a échangé avec elle, on s’est rendu compte qu’elle avait un projet et des compétences, et elle aussi. On l’a accompagnée et aujourd’hui, elle fait ce qu’elle souhaitait c’est-à-dire qu’elle gère une épicerie.»
Une stratégie 2020
Au stand informatique du «Village CIGL», Gustave (51 ans) s’occupe des visiteurs. «Mon apprentissage au CIGL touche à sa fin, je dois passer mes examens la semaine prochaine pour avoir mon diplôme, explique celui qui était au chômage depuis de nombreuses années avant de signer un contrat de deux ans avec le CIGL d’Esch. Ici, j’ai trouvé une formation et un métier, mais surtout du respect. J’ai repris une vie professionnelle, une vie sociale et le sentiment d’avoir une valeur personnelle.»
Présent lors de cet anniversaire, le ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Économie sociale et solidaire, Nicolas Schmit, a souligné que le CIGL «est un acteur indispensable pour donner une formation et redonner confiance, retrouver le marché du travail et la dignité». De son côté, le président du CIGL d’Esch-sur-Alzette, Francis Remackel, a annoncé «une stratégie CIGL 2020». «Elle doit nous permettre de nous adapter aux nouveaux défis, poursuit-il. Nous voulons devenir une fabrique de compétences dans laquelle seront menées trois modalités d’apprentissage : des apprentissages professionnels, des apprentissages sociaux et des apprentissages personnels. Nous voulons ainsi nous agrandir pour accueillir d’autres personnes en quête d’un emploi. Nous voulons également approfondir, élargir et professionnaliser nos services.»
Le CIGL d’Esch n’est pas prêt d’arrêter ses missions. Et les messages laissés par les visiteurs, samedi, doivent conforter les encadrants à poursuivre leur travail. «Je suis fier de vous», «le CIGL est une force sociale et solidaire», «merci pour votre aide et le soutien», «bravo pour tout ce travail accompli», «c’est avec le sourire que je viens tous les jours», «on apprend tous les jours au CIGL»… Tout est dit!
Guillaume Chassaing