Jusqu’à dimanche, les défenseurs de la cause animale sont réunis à la Kulturfabrik d’Esch-sur-Alzette, ancien abattoir. Parmi tous les acteurs rencontrés, il y a Peter Hübner, venu de Brême.
Les activistes qui participent à la 9e édition de la conférence internationale pour les droits des animaux viennent de tous les horizons. Aussi leurs profils ne se ressemblent guère. Emma (32 ans) a fait le voyage depuis l’Australie de l’Ouest, Elsa (68 ans) vient d’Orléans… et puis il y a Peter Hübner de Brême. Le parcours de cet ancien boucher interpelle. «J’ai grandi à la campagne. Enfant, j’ai connu la vie à la ferme et j’ai aussi appris à tuer les lapins. À l’époque, cela ne me dérangeait pas», raconte-t-il sans détour. À la fin des années 80, il se lance dans une formation de trois ans pour devenir boucher. Son contrat de formation, il le tient en photo sur son portable. Il raconte avoir vu des animaux malades. Bref, en 1989, il finit par se dire «plus jamais je ne mangerai de la viande provenant de l’élevage intensif». Et il change de voie professionnelle.
De nombreuses années pour franchir le pas
Mais il a fallu encore de nombreuses années avant qu’il ne passe au véganisme. En Suède en vacances, il se souvient être parti à la chasse et avoir pêché… jusqu’au jour où il a attrapé un énorme brochet : «Je l’ai regardé dans les yeux et je n’ai pu le tuer. Je l’ai rejeté à l’eau.» Quelques semaines plus tard, il raconte être devenu végane. Tout comme sa femme ainsi que sa mère de 72 ans. En janvier dernier, il a publié avec d’autres anciens bouchers la vidéo «Metzger gegen Tiermord». Une vidéo qui a récolté près de 160 000 likes sur Facebook. Malgré tout, il garde les pieds sur terre. Il est convaincu qu’il faut jeter des ponts et procéder de façon plus diplomatique : «Si quelqu’un mange une fois végane par semaine, c’est déjà un succès. Car on a sauvé une vie animale.»
Fabienne Armborst
Des conférences à suivre
Depuis jeudi et jusqu’à dimanche, les défenseurs de la cause animale sont réunis à la Kulturfabrik, à Esch-sur-Alzette, pour la 9e International Animal Rights Conference. «C’est un évènement très international. Plus de 500 participants sont attendus», explique Fabienne Origer, la présidente de Save Animals. Au programme : quatre jours de conférences accompagnées d’ateliers, de projections de films… et de stands de nourriture. «Les repas véganes sont ouverts à tout le monde», poursuit notre interlocutrice. Végane depuis 2007, elle est convaincue qu’il n’est pas nécessaire d’exploiter les animaux. L’ex-végétarienne se souvient avoir radicalement changé son mode de vie à l’époque. «Mais depuis, ça marche. Et je suis toujours là», rigole-t-elle.