Au parc du Galgenberg comme dans la réserve de l’Ellergronn, les aménagements sont considérables depuis le tournant des années 2010. Esch-sur-Alzette est une ville verte et veut le faire savoir.
Demandez un coin de nature au Grand-Duché. On vous citera le Mullerthal ou la vallée des Sept Châteaux. Et celle des hauts-fourneaux ? C’est un fait méconnu, mais le Sud, Esch-sur-Alzette en tête, est entouré de forêts remarquables. Historiquement, avant l’utilisation du charbon de houille, il fallait bien du bois pour faire fondre le minerai (dès l’époque gallo-romaine) et de l’eau pour durcir les objets. Des forêts, de l’eau, des terres rouges… de bien jolis paysages au final !
Le site emblématique de cette beauté est la réserve de l’Ellergronn. Située à la frontière entre Esch et Audun-le-Tiche, cette zone s’étend sur 110 hectares. Elle renferme des écosystèmes variés (étangs, pelouse sèche, hêtraie, carrière calcaire, etc.) ainsi que divers bois nobles (Eller = aulne en luxembourgeois). Elle a également un intérêt historique, car elle entoure les plus anciennes mines de fer d’Esch-sur-Alzette. Les Eschois de cœur connaissent le site. Mais les autres ?
La fréquentation du site stagnait
Pol Zimmermann, responsable local de l’administration de la Nature et des Forêts (ANF), résume : «L’Ellergronn a été classé réserve naturelle en 1998, puis un centre d’accueil a été créé en 2004. Mais la fréquentation stagnait.» En 2012, une nouvelle équipe est nommée à la tête du service local de l’ANF. Une vaste refonte du site est lancée. Elle porte déjà ses fruits : 12 000 visiteurs en 2015, soit 30% d’augmentation par rapport à 2012. Les sentiers de randonnée (des boucles de 3 à 12 km) ont été retracés, les points de vue dégagés et la pédagogie renforcée. Un écomusée et plusieurs salles équipées sont à la disposition des écoles.
Plus de 3 000 élèves ont été accueillis en 2015 dont quelques Français. «La pédagogie et une approche ludique sont primordiales», insiste Pol Zimmermann. La mise en relation avec le patrimoine minier aussi. «Beaucoup de gens pensent qu’il s’agit de deux sites, glisse Guy Rassel, le responsable du centre. Mais c’est la même histoire et nos visites comprennent les deux aspects : la forêt et la mine.» Les galeries ne se visitent pas comme à Rumelange. Cependant, la mine Cokerill (1896) est parfaitement conservée, avec les bâtiments importants (vestiaires, bureaux), des vestiges, un parcours et même le musée des anciens de la mine.
Ces résultats ont donné des ailes aux jeunes de l’ANF. L’an dernier, un nouveau plan de développement de l’Ellergronn a été lancé. Trois nouveautés seront ouvertes au public d’ici juin : une plateforme pour admirer le point de vue sur la vallée minière, un espace de jeu pour les enfants (dont une tyrolienne de 27 m avec plateforme de lancement reproduisant un pylône de l’ancien funiculaire minier !) et une signalétique pour comprendre la mine. Par ailleurs, les animations sont plus que jamais étoffées pour la nouvelle saison.
Hubert Gamelon