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Esch : la chanson, les enfants, l’Italie… la vie !


Mardi soir, lors d'une répétition du concours Microfono d'Oro. Le «grand oral» se tiendra samedi soir, au théâtre d'Esch, à 19h30 ! (Photo Julien Garroy).

Le 47e concours Microfono d’Oro se tiendra samedi soir au théâtre. C’est l’autre «festival italien», pas du film mais de la chanson. Et surtout, LA grande fête des bambini.

L’Italie a ce trait d’humanité supplémentaire : elle a mis les enfants en son cœur. D’ailleurs, les Italiens ne disent pas Noël, mais Natale, référence plus explicite au mot «naissance». Les Italiens d’Esch-sur-Alzette sont pareils : même devenus grands, ils n’oublient pas ce moment précieux qu’a été le Microphono d’Oro !
Plus qu’un concours de chant (en italien, évidemment), samedi soir, c’est une fête des enfants qui se tiendra au Brill… la possibilité, au moins une fois dans sa vie, de monter sur les planches du théâtre d’Esch et de chanter «comme les vrais». Dans le public : les parents, les amis des parents, les frères et sœurs, les amis des frères et sœurs, les grands-parents, etc. Un bout d’Italie, quelque part entre le sud du Grand-Duché et l’Ombrie. Et ça fait 47 ans que ça dure !

L’esprit d’un concours

Les bénévoles dans l'organisation du concours (Photo : Julien Garroy).

Les bénévoles dans l’organisation du concours (Photo : Julien Garroy).

«Nous aurons trois gagnants dans la soirée, explique Paolo Dolci, membre de l’ASBL Umbri nel Lussemburgo. Un par catégorie de chant : les enfants, les préados et les plus grands. Mais nous remettons aussi trois prix « sympathie », et ça, c’est l’esprit du Microfono d’Oro : peu importe qu’un enfant ait chanté un peu faux, s’il y a mis du cœur, ça mérite une distinction!»
Le prix en question s’appelle Sciamanna, du nom de l’un des fondateurs du Microfono d’Oro. «C’était mon papa, explique Maurizio Sciamanna. Nous avons créé ce prix il y a quelques années, quand il nous a quittés. Ça m’aurait bien arrangé que la distinction existe avant, car moi, je ne chantais pas très juste quand j’étais petit !»
Pour aider tous les participants, heureusement, il y a une préparation : deux soirs par semaine pendant un mois avant l’évènement. Mardi soir, nous avons poussé la porte de la Mission catholique italienne d’Esch-sur-Alzette, boulevard Prince-Henri.

Une salle en dessous de l’église

Quand nous arrivons, les petits chanteurs répètent dans une salle sous l’église : l’endroit est inattendu. Trois choristes épaulent les enfants, une sono envoie la musique et c’est parti. La scène est touchante : des bambini s’époumonent sur des classiques de la chanson transalpine, dans un italien parfait, avec les conseils avisés de Palmira, la coach de l’association. À la fin, tout le monde applaudit : même pour une répétition, ce n’est pas facile de monter sur scène.
«C’est la deuxième année que je participe, explique Océane, une Eschoise de 15 ans. J’aime chanter en italien, même si je ne le parle qu’avec mes grands-parents.» Plus loin, un autre ado rappe carrément en italien. «C’est une interprétation d’une chanson classique en fait», glisse Paolo. On ne s’y attendait pas !

Dans l’arrière-salle, l’association s’active pour écouler les places. «Le théâtre d’Esch peut accueillir 450 personnes, je suis sûr qu’on sera complet», affirme un bénévole. En 47 éditions, le Microfono d’Oro a bourlingué. Il a même été délocalisé à Sanem pendant un temps. Mais l’évènement est revenu à Esch en 2017, parce que le théâtre, ça en jette! «D’un point de vue timing, on est plus limité, admet Paolo. On ne peut plus faire venir une star de la chanson italienne pour clôturer le concours. Mais ce qui plaît, c’est la prestation des enfants, la dimension amicale de la soirée.»

Samedi, 21 candidats se produiront. Parmi eux, seulement trois garçons, ce qui est une déception. Un groupe de danse eschois est prévu en ouverture de la soirée ainsi qu’une prestation du chanteur Kiko, le chanteur du groupe Zero Point Five. «Il a commencé à chanter au Microfono d’Oro», glisse Maurizio. À chacun sa façon de revenir en enfance !
Ainsi font les Italiens : ils accordent beaucoup d’importance à tout ce qui fait le sucre de la vie. D’ailleurs, en partant, la discussion dérive inévitablement vers le foot. Maurizio (Inter) explique à Paolo (Juve) que cette année c’est plié pour le titre. Qui sait… peut-être que le perdant aura un prix «sympathie» !

Hubert Gamelon