Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
La ville organise deux événements dans le cadre de l’Orange Week : la projection d’un film et une exposition, en solidarité avec les femmes victimes de violences conjugales.
Depuis lundi, la façade de l’hôtel de ville d’Esch-sur-Alzette se pare tous les soirs d’un manteau lumineux orange. Car pour la troisième année consécutive, la commune prend part à l’action initiée dans le cadre du projet Unite : l’Orange Week.
«Une évidente collaboration», pour Nicole Jemming, chargée à l’égalité des chances de la ville. Lancée en 2008 par les Nations unies, l’Orange Week a deux objectifs : l’un est d’informer et de sensibiliser le grand public au sujet de la violence envers les femmes et les filles, l’autre est d’agir pour mettre fin à ces violences. La campagne, soutenue par le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, a été initiée en 2017 au Luxembourg par la section luxembourgeoise du Zonta International et le Conseil national des Femmes du Luxembourg.
Cette année, elle a lieu depuis ce lundi et jusqu’au 10 décembre dans la Métropole du Fer, «car la violence est aussi à Esch-sur-Alzette. De nombreuses femmes la subissent encore quotidiennement», explique Nicole Jemming.
En guise de solidarité, la Ville soutient donc cette manifestation pendant laquelle deux événements notoires sont à noter dans les agendas. D’une part, la projection, jeudi à 19h à la Kulturfabrik, du film documentaire suisse allemand #Female pleasure, de Barbara Miller.
«Ce film est vraiment bien fait», assure la chargée à l’égalité des chances. Il met en lumière l’histoire de cinq femmes de milieux sociaux différents qui s’opposent à la répression de la sexualité féminine dans leurs communautés culturelles et religieuses.
Un chemin pour s’en sortir
Elles se battent pour s’affranchir des préjugés, combattre les violences faites aux femmes, conquérir le droit à disposer de leur propre corps. Le film sera suivi d’un débat en présence des représentants des associations Cesas, Cigale et du planning familial d’Esch.
«Car il peut être intéressant de faire un parallèle entre l’histoire de ces femmes et celle des victimes de violences qui vivent ici», poursuit-elle. À noter que les portes de la Kulturfabrik seront ouvertes dès 18h30 pour un apéritif qui précédera la diffusion. Le film documentaire sera diffusé en langues anglaise et allemande mais des sous-titres en français sont prévus pour les francophones.
Autre événement important organisé conjointement par la ville d’Esch-sur-Alzette et le Foyer Sud «Fraen an Nout» du Conseil national des Femmes du Luxembourg, l’exposition «Chère violence, je te quitte»… Ici, les femmes hébergées au foyer exposent leur monde et montrent au grand public le chemin qu’elles ont dû traverser pour finalement quitter la violence.
Cette violence à laquelle elles étaient exposées quotidiennement a fait de leurs enfants des victimes directes ou indirectes. Car les femmes ne sont pas les seules qui sont confrontées à la violence domestique et à la souffrance perpétuelle qu’elle cause. L’exposition sera visible au rez-de-chaussée de l’hôtel de ville pendant les horaires d’ouverture de ce dernier, du vendredi 6 au mercredi 18 décembre.
Sarah Melis
