Les autorités s’interrogent sur les effets potentiels du sel de déneigement sur l’environnement et sur les solutions pour s’en passer.
Le sel de déneigement peut-il affecter les écosystèmes, en augmentant la salinisation des sols et des eaux souterraines? Le député Luc Emering (DP) a posé la question au ministre de l’Environnement.
«Aucune étude à grande échelle n’a encore traité ces questions de manière scientifique», reconnaît Serge Wilmes. «Toutefois, via une analyse des risques, l’administration de la Gestion de l’eau (AGE) a identifié onze captages d’eaux souterraines destinés à la consommation humaine présentant une vulnérabilité potentielle (…) par leurs localisations en contrebas de routes et/ou de zones fortement urbanisées», précise le ministre.
Jusqu’alors, à sa connaissance, la surveillance de ces sources n’aurait montré aucun pic de concentration en chlorures ou en sodium. «Néanmoins, certains phénomènes locaux et ponctuels ne peuvent être exclus», admet Serge Wilmes, arguant que le recours au sel de déneigement «reste avant tout un compromis entre sécurité et environnement».
Mais il faut parfois choisir entre l’un et l’autre, comme lors des épisodes extrêmes des 17 et 18 janvier derniers, où la composante sécurité sur les grands axes routiers a primé.
Le député Emering avance par ailleurs des alternatives possibles au sel, à l’instar du sable ou des copeaux de bois, voire de «l’eau des cornichons» utilisée en Bavière. Pour le ministre, ces produits peuvent «entraîner l’occlusion des conduites d’évacuation, (…) présentent une charge organique importante et contiennent d’autres polluants qui, in fine, se retrouveront dans les cours d’eau avec des conséquences potentiellement plus nuisibles».
Ces points seront par ailleurs au centre d’un colloque le 22 mars (flusspartnerschaften.lu), à l’occasion de la journée mondiale de l’Eau, dont les discussions et résultats pourraient servir de base de réflexion à la création d’un éventuel guide d’information, fait savoir Serge Wilmes.