La cérémonie officielle de la fête nationale 2021 a servi à rendre hommage à l’ensemble des citoyens qui ont contribué à maîtriser au mieux la crise sanitaire qui perdure depuis mars 2020. Pour la première fois, une pensée particulière a été adressée aux 818 personnes décédées des suites de leur infection au coronavirus.
Il y a un an, l’état de crise était en train d’être levé et nous espérions qu’à l’occasion de la prochaine fête nationale, nous aurions laissé derrière nous ce sombre chapitre marqué par le Covid-19», affirme Fernand Etgen, le président de la Chambre des députés. «Aujourd’hui, nous savons que la fin de la pandémie n’est pas encore pour demain. Mais nous entrevoyons enfin une lumière à la fin du long tunnel. Nous avançons pas à pas vers une nouvelle normalité», poursuit le premier citoyen du pays pour très bien résumer le contexte dans lequel a été célébré ce 23 juin 2021, jour de la fête nationale du Luxembourg.
Malgré le net recul des infections et hospitalisations, il était encore trop tôt pour revenir aux festivités traditionnelles. Pas de feu d’artifice, pas de cérémonie à la Philharmonie, pas de défilé militaire et pas de Te Deum. Mais le début du retour dans une vie nocturne plus animée dans les rues de la capitale et dans d’autres villes du pays, à la veille de la fête nationale. On a trinqué, dansé et chanté et ce sont surtout beaucoup de jeunes qui ont saisi l’occasion pour se défouler au bout d’une très longue attente. «J’aimerais remercier les jeunes. Merci d’avoir respecté et de continuer à observer les règles de façon aussi exemplaire», a tenu à souligner, hier, le président de la Chambre des députés.
La partie officielle de la fête nationale s’est déroulée pour la deuxième année de suite en petit comité au pied du monument national de la Solidarité luxembourgeoise. Le Grand-Duc Henri a été accueilli en fin de matinée par le Premier ministre, Xavier Bettel, le président de la Chambre, Fernand Etgen et la députée-maire de Luxembourg, Lydie Polfer. Le président du Conseil d’État, Christophe Schiltz, le chef d’état-major, Steve Thull, le directeur général de la police, Philippe Schrantz, ainsi que des représentants de la magistrature et du corps diplomatique étaient également présents pour cette cérémonie officielle.
«Le Luxembourg a bien traversé la crise»
Les discours ont servi à rendre hommage à tous les citoyens et plus particulièrement toutes les personnes qui se sont battues en première ligne contre le coronavirus. «C’est dans l’épreuve que l’on reconnaît la véritable grandeur d’un pays. Ensemble, nous avons déjà surmonté de nombreuses crises. Dans les moments difficiles, nous faisons preuve de solidarité. Nous veillons les uns sur les autres. Nous ne laissons tomber personne, martèle le Premier ministre. Ce sont ces qualités qui nous ont été bénéfiques pendant cette pandémie de coronavirus. Jusqu’à présent, le Luxembourg a bien traversé la crise. Et c’est avant tout grâce à vous, chers concitoyennes et concitoyens.»
«En cette fête nationale, il me tient particulièrement à cœur d’exprimer ma grande reconnaissance. En temps normal, nous nous retrouverions à la Philharmonie aujourd’hui pour honorer celles et ceux qui se sont distingués par un mérite exceptionnel au cours des 12 derniers mois. Mais cette année, la Philharmonie n’aurait pas suffi à accueillir personnellement toutes ces personnes méritantes, qui ont fait preuve d’un engagement extraordinaire. Je voudrais donc profiter de cette occasion pour vous remercier, toutes et tous», poursuit Xavier Bettel.
Le président de la Chambre des députés s’est directement adressé au Grand-Duc : «Merci aussi à vous, Monseigneur, et à votre famille, pour votre engagement et votre compassion, aussi et avant tout en ces temps de pandémie. Vous êtes allé sur le terrain à la rencontre des gens et de ceux qui ont combattu le coronavirus en première ligne. Dans une période où nous avons tous perdu nos repères du jour au lendemain, vous continuez à conférer au pays la stabilité pour laquelle le Luxembourg s’est forgé un nom dans le monde entier.»
La cérémonie officielle a aussi été l’occasion d’avoir pour la première fois une pensée particulière pour les personnes qui n’ont pas survécu à leur infection au covid. «Nos hôpitaux ont su tenir, malgré une charge extrême, et ensemble, avec l’engagement infatigable de tous les acteurs du secteur de la santé, de nombreuses vies ont pu être sauvées. Néanmoins, le bilan est très lourd : jusqu’à ce jour, au Luxembourg nous déplorons la disparition de 818 personnes liée au Covid-19», constate le souverain. Une minute de silence a été respectée. «Avec la Grande-Duchesse et notre famille, j’aimerais exprimer nos plus sincères condoléances à tous ceux qui ont perdu un être cher. Les contraintes impitoyables de la pandémie ne nous ont souvent même pas permis de dire au revoir à nos proches. Cela nous attriste profondément et nos pensées vous accompagnent dans cette période douloureuse», s’émeut le Grand-Duc Henri.
«Nous pouvons tous être fiers»
Le Premier ministre et le président de la Chambre ont, eux aussi, eu une pensée pour les victimes de la pandémie. «L’année écoulée a été difficile et éprouvante pour chacun d’entre nous. Nous avons dû renoncer à bien des choses pour protéger nos proches. Et malgré tout cela, nous avons perdu des êtres chers. Je souhaite ainsi penser à tous celles et ceux qui ne sont plus parmi nous pour célébrer cette fête nationale à nos côtés», fait ainsi remarquer Xavier Bettel. «Ces derniers mois, des statistiques effrayantes liées à la pandémie et à ses victimes ont fait partie intégrante de notre quotidien. Derrière ces chiffres se cachent des destins, des tragédies humaines. C’est pourquoi j’ai une pensée particulière pour toutes ces personnes aujourd’hui», avance Fernand Etgen.
Le gouvernement compte organiser plus tard cette année une cérémonie pour commémorer les victimes et pour honorer ceux qui se sont engagés de manière exceptionnelle dans la gestion de cette crise sanitaire. «En tant que nation, nous avons fait preuve de solidarité et nous avons démontré résilience et patience dans l’intérêt commun. Nous pouvons tous en être fiers», souligne le Grand-Duc.
«Le virus nous a appris à prendre du recul par rapport à nos habitudes et à prendre conscience des vraies priorités dans la vie. Saisissons cette chance pour mettre en perspective ce qui compte vraiment : l’humanité, la solidarité, la tolérance, le respect. Voilà les valeurs sur lesquelles nous devons nous appuyer afin de pouvoir vivre en paix dans notre pays, en Europe et dans le monde», souligne encore le Grand-Duc Henri, qui espère que la fête nationale 2022, la 60e célébrée un 23 juin, puisse à nouveau se faire en très grand comité.
David Marques