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En pleine nuit sur le toit de Belval


Samedi soir, plusieurs centaines de personnes ont profité de la douceur automnal pour venir visiter le haut-fourneau A de Belval. (Photo : Hervé Montaigu)

Samedi, la visite nocturne du haut-fourneau a attiré du monde d’ici et d’ailleurs. «Exceptionnel», «génial», «différent»… Plusieurs centaines de personnes ont apprécié leur visite nocturne du haut-fourneau A de Belval.

Il fallait s’armer d’un peu de patience samedi soir. Au fil des minutes, la file d’attente s’étend de plus en plus dans le hall d’entrée du haut-fourneau A de Belval, ouvert en nocturne (de 18 h à minuit) pour la deuxième et dernière fois de la saison. «Depuis 18 h 50, il y a 120 personnes à l’intérieur, indique Antoinette Lorang, chargée de mission au Fonds Belval, le gestionnaire du site. On ne peut pas en faire entrer plus en même temps, donc les gens sont obligés d’attendre que les autres visiteurs sortent. Cette soirée est un succès. J’ai l’impression qu’il y a plus de monde que les fois précédentes.»

À l’intérieur du haut-fourneau A, les visiteurs sont coiffés d’un casque de chantier muni d’une petite lampe. Ils prennent le temps de scruter les moindres recoins du lieu, de lire les panneaux explicatifs, de s’attarder sur l’exposition «Paysages recomposés» dans la halle des coulées…

Des panneaux étaient là pour donner aux visiteurs des explications sur le fonctionnement du haut-fourneau.

Des panneaux étaient là pour donner aux visiteurs des explications sur le fonctionnement du haut-fourneau.

«C’est bien de se souvenir»

Et tous gravissent – chacun à son rythme – les 180 marches de l’escalier qui mènent à la plateforme du gueulard. Et là, à 40 mètres de hauteur, la vue sur tout Belval et plus loin encore s’apprécie en silence dans la douceur de la nuit. Beaucoup immortalisent, à plusieurs reprises et sous différents angles, le moment avec leur appareil photo.

Casques de chantier équipés de lampes frontales... étaient nécessaires pour apprécier cette visite nocturne. Sans oublier, l'appareil photo pour immortaliser le moment !

Casques de chantier équipés de lampes frontales… étaient nécessaires pour apprécier cette visite nocturne. Sans oublier, l’appareil photo pour immortaliser le moment !

C’est le cas de Denise (57 ans) et Alain (58 ans), originaires de Schifflange et membres du club photo de leur commune. «Ce n’est pas la même chose qu’en journée, disent-ils. On voit les choses différemment, les photos aussi sont différentes.» Et, pour le couple, le lieu fait ressurgir quelques souvenirs. «Nos pères ont travaillé à l’ARBED, confient Alain et Denise. Nous avons vécu notre jeunesse dans le brouillard des productions de la sidérurgie. Nous sommes ravis que le haut-fourneau soit toujours là, car il fait partie de l’histoire du sud du pays. Une histoire qu’on peut partager avec d’autres, comme ce soir. Il y a beaucoup de monde et on entend plein de langues différentes. Ça fait plaisir.» Denise et Alain ont raison. Samedi soir, on aurait pu croire que le monde entier s’était donné rendez-vous au haut-fourneau A. Ça parlait luxembourgeois, allemand, français, anglais, néerlandais, espagnol, portugais, japonais…

Originaires de Bourges, Anne et Sylvain, accompagnés de leurs enfants Clément, Célestin et Côme, sont venus avec Morgane et Christian et leurs enfants, Camille et Mathilde. «Notre mère, à Christian et moi, est luxembourgeoise et vit à Differdange, explique Anne. On connaît l’histoire de la sidérurgie au Grand-Duché, mais c’est la première fois que nous venons visiter le haut-fourneau. C’est bien de se souvenir.» Et dans le groupe, tout le monde est ravi de sa visite. «C’est génial», «c’est impressionnant», «c’est exceptionnel», lancent-ils tour à tour. «On est tout petit par rapport à cette grosse machine, estime Célestin (11 ans). J’aimerais bien savoir comment ça marche.» Son père Sylvain lui lit les panneaux explicatifs. Quelques minutes plus tard, le groupe atteint la plateforme et, à la vue du paysage nocturne de Belval, tous lancent un «waouh» à l’unisson. Et ils n’étaient pas les seuls, samedi soir, à s’enthousiasmer de la vue sur le toit de Belval.

Guillaume Chassaing