Cette saison, l’emblématique salle de concert de la capitale se dévoile côté coulisses à travers des visites guidées pour adultes et aussi pour enfants.
Ce dimanche matin, le plateau du Kirchberg est encore embrumé alors que des enfants et leur famille gravissent les marches de la Philharmonie pour assister à un concert dédié au jeune public.
Mais pour une fois, ce n’est pas l’entrée principale de l’édifice que nous empruntons : nous avons rendez-vous un peu plus loin, à l’entrée des artistes, où nous attend déjà Laura, notre guide du jour. En compagnie d’une poignée de curieux, nous allons pénétrer au cœur de la Philharmonie pour en découvrir tous les secrets.
Nous suivons la jeune étudiante pas à pas sur la moquette rouge du sous-sol, aux côtés de Greta et Davide, des habitants de Luxembourg habitués de la salle de concert. «Voici l’endroit où l’orchestre prend un dernier café avant d’entrer en scène», indique Laura, au milieu d’une pièce cosy aux murs placardés de photos d’artistes passés par ici.
Plus loin, les loges des solistes et du chef d’orchestre, à quelques mètres à peine de l’accès à la salle de spectacle, protégé par un obscur sas et des portes épaisses de plus de 30 centimètres capables de couper le moindre bruit.
Un immense miroir et un automate cireur de chaussures dans le couloir leur permettent de s’assurer qu’ils sont fin prêts pour passer sous les projecteurs. C’est aussi par ce côté que transite l’ensemble du matériel nécessaire aux différents spectacles, mais ça, le public ne le voit jamais grâce à une mécanique bien huilée :
«Ces ascenseurs aux dimensions hors normes descendent directement au quai de livraison qu’on peut voir en passant en voiture dans le tunnel qui va du boulevard Kennedy au Mudam», explique notre guide, tout en nous invitant à entrer dans le Grand auditorium.
L’immense salle, conçue en forme rectangulaire selon le principe d’une boîte à chaussures, peut contenir jusqu’à 1 500 auditeurs et, prouesse technique, chacun d’entre eux, peu importe où il se trouve, entendra la musique exactement de la même manière.
«Le décor de la salle est truffé de détails et d’éléments acoustiques destinés à distribuer le son de façon homogène», précise Laura, en pointant du doigt le réflecteur en trois parties suspendu au plafond.
Alors que nous montons dans l’une des huit tours de loges, elle raconte que ce type de scène visible de tous les côtés fait référence au théâtre shakespearien qui associe le public à la représentation.
Le roi des instruments cache bien son jeu
De là-haut, on peut admirer l’ensemble des tours dont le revêtement fait penser à des briquettes : «On dirait ces immeubles italiens où les grands-mères discutent ensemble postées à leur fenêtre», remarque Greta, tandis que Davide ne peut détacher son regard de l’orgue.
Surplombant la scène, il semble composé de centaines de tuyaux, mais on est bien loin du compte : «En réalité, vous avez face à vous 6 768 tuyaux», s’amuse la guide face à nos yeux écarquillés. «La plupart sont dissimulés. Ce n’est pour rien qu’on dit de lui qu’il est le roi des instruments.»
Son châssis est divisé en plusieurs parties qui forment les chiffres de l’année 2005, en clin d’œil à l’ouverture de la Philharmonie. «Je n’avais jamais remarqué ça», lance Davide.
Direction maintenant la Salle de musique de chambre et sa forme de cocon : «L’un de mes endroits favoris», confie la guide en descendant vers la petite scène alors que nous prenons place en haut. «Comme vous l’entendez», murmure-t-elle, «je n’ai pas besoin de parler fort pour que vous m’entendiez. Le son monte directement de la scène vers ce réflecteur avant d’atteindre les 300 places», détaille Laura, ajoutant que les spots ornant cet élément acoustique forment la constellation de la Grande Ourse.
Un coup d’œil dans les coulisses pendant qu’un technicien prépare le dispositif pour le concert qui aura lieu dans quelques heures, et nous voilà déjà de retour dans le hall.
Derrière les masques, on devine les sourires : tout le monde est ravi de la visite. L’initiative, lancée en début de saison, a tellement de succès, que la Philharmonie organise désormais aussi des tours guidés pour les enfants. À ne pas manquer!
Prochain tour guidé (FR) le 22 janvier à 14 h 30, et visite pour les 6-12 ans le 29 janvier à 17 h, régime Covid Check 2G+, infos et billetterie sur philharmonie.lu
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