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Emaischen : « Tout le Luxembourg vient à Nospelt »


Eugène Biver raconte l’histoire de Nospelt, un pauvre village riche en terre glaise.

Juché sur son estrade, Eugène Biver, dit Usch, partage son savoir-faire avec une petite fille, sous les yeux amusés des passants.

L’enfant a les yeux rivés sur la terre glaise qui tourbillonne et change de forme sous la pression de ses doigts. Usch forme un cône puis, d’un geste sûr, récupère la pointe à son sommet, qui formera la tête du péckvillchen. « Il va falloir attendre que cela sèche », explique-t-il à la potière en herbe.

Eugène est un habitué : « Houla, je participe à la fête depuis des décennies. J’ai commencé à faire de la poterie il y a 55 ans, avec ce même tour de potier. C’est le menuisier du village qui l’avait construit. J’ai eu la chance de le récupérer. »

« Vous savez, raconte-t-il, Nospelt est un ancien village de poterie. C’était longtemps le gagne-pain du village, qui était très pauvre. Il n’y avait pas d’autres richesses. Vous voyez le bistrot, là-bas ? Avant, c’était une sorte d’agence de voyage : les gens y allaient pour fuir la pauvreté et s’embarquer pour l’Amérique… C’est pour ça qu’on dit que les plus résistants, les plus durs, sont restés au village. Et regardez, c’est devenu un beau village, non ? »

« Mais par contre, continue-t-il, il y avait cette terre glaise qui était très proche du sol, ce qui a permis le développement de la poterie. Vers 1800, le village a donc développé cet art. »

Aujourd’hui, ce n’est plus la même histoire : « On fait de la poterie pour maintenir la tradition. Et ça fait plaisir de voir qu’il y a toujours autant de monde. Avant, les habitants du village allaient à Luxembourg pour vendre leur poterie, maintenant, c’est tout le Luxembourg qui vient à Nospelt », rit-il.

Le Quotidien

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