L’école internationale offre depuis septembre 2018 un enseignement européen public. C’est aussi le seul établissement du pays à appliquer la pédagogie Dalton. Avec succès.
L’école internationale de Mondorf-les-Bains (EIMLB) affiche complet. Ou presque. Si les sections francophones sont prises d’assaut, il reste encore quelques places en section anglophone, nous informe le directeur adjoint, Stephan Dumange. «Elles seront occupées en cours d’année au moment des mutations dans les grandes entreprises anglo-saxonnes établies au Luxembourg, comme Amazon par exemple», précise-t-il.
Inauguré en 2018, l’établissement poursuit avec détermination et enthousiasme son projet pédagogique construit sur la méthode Dalton, développée par Helen Parkhurst (1887-1974), jeune enseignante dans une école rurale américaine, à Dalton. En face d’un groupe hétérogène d’élèves âgés de 4 à 14 ans dans une même classe, elle a développé un principe de cours qui a permis aux enfants de s’approprier les contenus de façon aussi indépendante et individuelle que possible en travaillant le plus souvent possible en binômes, en groupe et en individuel.
S’il fallait trouver une comparaison, la pédagogie Dalton ressemble à celle de Montessori mais adaptée pour le secondaire. L’EIMLB informe sur sa page d’accueil que de nombreux chercheurs, artistes et autres célébrités ont émergé de la Dalton School de New York qui existe toujours et qui figure régulièrement dans le top 10 des meilleures écoles privées des États-Unis.
Parkhurst part d’un constat simple : on est le plus susceptible de retenir ce qu’on fait soi-même. Suivre ses intérêts et sa motivation a une énorme influence sur le rythme individuel et donc le succès d’apprentissage de chacun. Le concept pédagogique présenté ici est actuellement mis en œuvre dans des écoles dans le monde entier, en Europe particulièrement aux Pays-Bas et en Allemagne. «Alors que nous nous rallions aux principes de la pédagogie Dalton, notre école suivra son propre chemin dans sa conception pédagogique. Nos élèves sont systématiquement initiés à l’apprentissage en autonomie et à la coopération avec leurs camarades de classe. Pendant le reste du temps, l’apprentissage à notre école se fait également par le biais de cours traditionnels», explique l’école sur son site. Liberté encadrée, responsabilité, coopération, autonomie sont les principes de la pédagogie Dalton adoptés par l’EIMLB qui a hâte de pouvoir poursuivre son projet éducatif dans le futur lycée de la localité, qui n’est pas encore sorti de terre. Pour le moment, les cours se déroulent toujours dans les préfabriqués installés à l’orée du parc thermal.
Des profs «hypermotivés»
«La pédagogie Dalton, c’est la clé de voûte de notre philosophie et elle ne changera jamais », assure Stephan Dumange. L’EIMLB étant le seul établissement du pays à appliquer cette méthode d’enseignement, les professeurs étaient nombreux à postuler. «Nous sommes avantagés car nous avons beaucoup de candidatures et ce sont les hypermotivés qui viennent nous trouver», explique-t-il encore. Il sait d’expérience que beaucoup de jeunes professeurs sont plus à l’aise avec un enseignement pédagogique classique : «Ils sont dans le paradigme de l’enseignement mais pas de l’apprentissage», poursuit Stephan Dumange en soulignant que dans son école les élèves s’appellent des «apprenants».
Agréé «école européenne» selon les critères de Bruxelles, l’établissement mondorfois intéresse de près les instances administratives des écoles européennes qui saluent le projet pédagogique. « Elles aiment beaucoup ce qu’on fait ici », certifie le directeur adjoint. «Notre but ultime, c’est d’autonomiser nos élèves et les parents apprécient car les enfants changent», conclut-il.
Une classe de plus chaque année
L’école primaire comprend cinq années (P1-P5). Le premier cycle, qui comprend P1 et P2, et le second cycle de P3 à P5. L’année scolaire est répartie en deux semestres. Actuellement, l’EIMLB propose une section francophone et une section anglophone. Le cycle secondaire comprend sept années (S1S7) et l’année scolaire est répartie en deux semestres.
Actuellement, l’école propose trois sections linguistiques : une anglophone, une francophone et une germanophone. Il y aura pour chaque section linguistique une classe de S1, une classe de S2 et une classe de S3 pour l’année 2020/21. «Nous augmentons d’une année scolaire chaque année et nos apprenants iront jusqu’au bac», explique Stephan Dumange, qui organise sa troisième rentrée.
L’EIMBL compte pour cette rentrée 276 élèves et pendant l’année une quinzaine d’élèves vont compléter les classes anglophones. On y côtoie une quinzaine de nationalités et les professeurs de langue, selon les critères européens, doivent être des locuteurs natifs. On y enseigne aussi le portugais et le luxembourgeois. L’établissement compte pour l’instant 44 professeurs.
Geneviève Montaigu