Le massage sonore, cela fait penser à une pratique occulte… Pourtant, quand il est fait avec sérieux, il s’agit là d’une relaxation dont les effets sont prouvés.
Le son du « bol chantant » touche ce qu’il y a de plus profond en nous, il fait vibrer l’âme. Le son dissout les tensions, il mobilise les capacités d’autoguérison et libère des énergies créatrices. » Cette phrase est de Peter Hess, le créateur du massage sonore à l’occidentale. La méthode de cet ingénieur physicien allemand est très répandue et reconnue en Allemagne, Autriche, Suisse et Pologne. Elle se développe doucement au Luxembourg. Le son est une vibration et c’est cette vibration qui agirait par le biais de ces bols chantants mis au point par Peter Hess et fabriqués au Népal.
Gilles Heinisch, un Luxembourgeois de 36 ans et ancien professionnel de la communication, s’est reconverti et pratique depuis février ce massage surprenant à Dudelange. Dans une pièce aménagée en cabinet, seules des guitares électriques accrochées au mur et un ordinateur contrastent avec l’esprit zen du lieu, tout en s’y intégrant parfaitement. « Ces bols chantants thérapeutiques sont composés de douze métaux, explique-t-il. Peter Hess est allé à plusieurs reprises au Népal. »
Il y a appris la méditation bouddhiste qui passe d’abord par un « chaos » sonore avant de revenir au calme. « Il a ensuite fait un important travail de recherche pour fabriquer un bol qui vibre de façon constante et agréable à l’ouïe qui crée un massage thermo-tactile [un peu comme un fauteuil vibrant]. Quand on cogne [délicatement] le bol [à l’aide d’un bâton recouvert aux extrémités par de la feutrine], on voit l’eau vibrer à l’intérieur du récipient, raconte-t-il. Sachant que notre corps est constitué d’environ 60 % d’eau, c’est le même effet qui se produit dans notre corps. Les vibrations se transmettent à travers nos muscles, nos cellules etc. »
Un massage que l’on ressent donc au plus profond de soi et non simplement sur le muscle. « Grâce à cela, on peut se libérer de blocages, ou du moins, les diminuer », assure le jeune homme. Gilles Heinisch insiste pour préciser que cette pratique a fait l’objet d’études scientifiques à l’hôpital universitaire Charité de Berlin, en partenariat avec l’Institut Peter-Hess.
Plus efficace sur le long terme
« La dernière étude en date montre que cette méthode de relaxation est plus efficace sur le long terme que, par exemple, la relaxation musculaire progressive. » Il précise cependant qu’il faut entre 8 et 10 séances pour « que le corps travaille à nouveau comme il faut. Ce n’est pas moi qui guéris les gens, c’est la relaxation profonde qui leur permet notamment de retrouver la perception de leur corps. Cela renforce les défenses naturelles et régule par exemple des problèmes de tension artérielle. Il n’y a rien d’ésotérique là-dedans, tout a été prouvé. Lorsqu’on pratique un traitement autogène, il est parfois difficile de ressentir ce que l’on nous demande, par exemple : « Votre est bras est lourd ». Alors que la méthode des bols, c’est physique. On sent les vibrations. »
Lui-même a choisi cette technique de relaxation à laquelle il s’est formé l’an passé à l’institut Pierre-Hess, pour son efficacité presque quantifiable. En 2013, il avait déjà suivi une formation pour devenir coach en relaxation. Toujours à la recherche de méthodes de relaxation nouvelles et étant musicien, il s’est naturellement tourné vers cette pratique. Au début, il a commencé sur ses proches, notamment son père qui, après une opération de la jambe, continuait à marcher comme s’il était toujours invalide d’un membre.
Les autres pratiquants de cette méthode dans la Grande Région utilisent généralement les bols chantants pour compléter une pratique déjà existante : le personnel soignant peut s’en servir pour accompagner les malades en fin de vie ou une grossesse. Cette technique de relaxation peut également se trouver dans quelques spas. La méthode est adaptée à tous, y compris aux enfants.
Audrey Libiez