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Dudelange, première commune à lancer son propre Plan local de santé


Les efforts d’accompagnement des aînés et des familles les plus vulnérables seront notamment intensifiés.

Après vingt ans d’initiatives concrètes en matière de santé publique, la Ville de Dudelange franchit un nouveau cap en dévoilant son Plan local de santé : une première dans le pays.

Engagée de longue date en faveur de la santé de ses habitants, avec l’appui de son groupe de travail Gesond Diddeleng et de sa chargée de mission à la prévention, la Ville de Dudelange passe aujourd’hui à la vitesse supérieure, en devenant la toute première commune du pays à instaurer un Plan local de santé.

Une mesure issue de la déclaration des bourgmestre et échevins de 2023, qui a fait l’objet de travaux en commun tout au long de 2024 et se trouve désormais prête à être déployée.

Autour de trois grands objectifs – meilleure offre de soins, déstigmatisation de la santé mentale, promotion de la santé physique – il décline une série de 22 actions ciblées à mettre en œuvre à plus ou moins long terme.

«Pour nous, c’était important de le mettre en place pour structurer nos initiatives existantes, mais aussi pour faire de la santé publique un enjeu transversal», explique le député-bourgmestre LSAP, Dan Biancalana.

Un quart des habitants a plus de 65 ans

Parmi ses problématiques, la commune pointe le vieillissement de ses résidents : sur les 22 201 Dudelangeois comptabilisés au 1er janvier dernier, 5 305 avaient plus de 65 ans, soit un quart d’entre eux.

«On se rend compte qu’ils se sentent souvent démunis face à la digitalisation, c’est compliqué pour prendre un rendez-vous en ligne par exemple ou pour remplir certains formulaires», note Manon Haag, la chargée de mission prévention de la santé.

Ce qui peut parfois entraver l’accès aux soins. D’où la volonté de la commune d’incarner un relais stratégique dans l’orientation des aînés vers les services et professionnels adaptés.

L’impact des inégalités sociales

Autre axe majeur : la solidarité avec ceux qui en ont le plus besoin. «Nous constatons des problèmes de santé liés aux inégalités sociales. Des ménages plus fragiles, logés dans des conditions très précaires, avec des conséquences sur leur santé. Là encore, on peut agir pour ces familles avec enfants», poursuit Dan Biancalana.

Le budget global de ce nouveau plan n’est pas chiffrable pour l’instant, explique l’élu, vu la diversité des actions et leurs échéances étalées dans le temps.

«Un coordinateur local de santé doit encore être recruté, ainsi qu’un coordinateur sportif. Donc on ne sait pas encore combien le projet va coûter au total. Des enveloppes seront accordées au fur et à mesure.»

Davantage d’infrastructures

Alors que contient ce plan? Collaboratif avec les acteurs de terrain, il liste une vingtaine d’actions pour vivre en meilleure santé. Cela passe en priorité par un maillage fort de l’offre de santé et des infrastructures suffisantes.

C’est pourquoi la Ville de Dudelange veut mettre des espaces à disposition pour les professions médicales, créer un répertoire des médecins et spécialistes actifs, et faciliter leur mise en réseau pour l’échange de bonnes pratiques.

Depuis plus de vingt ans, les Matinées santé organisées à la commune sont l’occasion d’échanger avec les résidents.

Fini le tabou de la santé mentale

Au volet santé mentale, le bourgmestre est déterminé à en finir avec le tabou : «Aborder ce thème, c’est toujours délicat, mais la prévention est indispensable aujourd’hui», souligne-t-il, ajoutant que, depuis la crise sanitaire, la vulnérabilité de la population s’est accentuée.

Des actions spéciales santé mentale seront ainsi régulièrement intégrées à d’autres événements, et une offre de formation «Premiers secours en santé mentale» bientôt proposée au grand public.

Un principe scandinave 

Pour faire de Dudelange un endroit calme et apaisé, avec des zones où se ressourcer, les parcs et espaces verts seront valorisés, à l’image du parc Le’h ou de la réserve Hard, et le principe de l’Urban Design importé de Scandinavie, sera appliqué.

«Ça signifie analyser, dès le début de nos projets d’urbanisation, l’impact sur le bien-être des habitants, en tenant compte du niveau de bruit ou de la qualité de l’air par exemple.»

Enfin, sport et nutrition ne sont pas oubliés : un catalogue centralisant toute l’offre d’activités est sur les rails, tout comme une subvention pour permettre aux enfants issus de foyers précaires de faire du sport, et des cours de cuisine saine viendront s’ajouter aux consultations diététiques offertes par la Ligue médico-sociale.