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Dudelange : les lits juste à côté des camions pour les sapeurs-pompiers


Six conteneurs ont été installés juste à côté de la caserne, pour répondre à la nouvelle formule de permanence de nuit. (Photo : LQ)

Désormais, une dizaine de soldats du feu devront dormir au centre d’intervention la nuit. Une façon d’anticiper la réforme des sapeurs-pompiers qui est à l’étude.

La création d’un corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS) est dans les cartons: à terme, 15centres devront tenir des permanences de nuit avec des sapeurs sur place.

Les sapeurs-pompiers de Dudelange vont désormais prendre des gardes en dormant au centre d’intervention, à tour de rôle. Ce projet pilote a été annoncé, vendredi, conjointement par le bourgmestre de Dudelange, Dan Biancalana, et le ministre de l’intérieur, Dan Kersch. «Il s’agit d’anticiper la réforme», explique Dan Biancalana, en référence au projet de loi sur la formation d’un corps grand-ducal d’incendie et de secours (CGDIS). Parmi ses missions figure, entre autres, une permanence opérationnelle la nuit. La commune a donc investi 214 000 euros dans six conteneurs d’habitation : cinq chambres et un conteneur de sanitaires. Le tout presque au pied des camions! «Quand le projet de loi sera adopté, nous pourrons probablement prétendre à des remboursements de la part de l’État», souligne Dan Biancalana. En attendant, la priorité pour Dudelange était d’affirmer son leadership sur la sécurité dans un secteur clé allant de Bettembourg jusqu’à Kayl.

Des gardes sur une base volontaire

Les gardes de nuit se feront sur la base du volontariat. Le centre de Dudelange compte 80 sapeurs-pompiers, dont une dizaine de professionnels. Mais les bénévoles sont incités à prendre leur tour aussi. «L’idée du projet de loi est de professionnaliser encore un peu plus nos centres, analyse Dan Kersch. La rapidité d’intervention avec une équipe qui dort sur place en fait partie. Mais en aucun cas il ne s’agit de se passer des volontaires!» À terme, le pays sera doté de 15 centres avec des équipes de nuit. Les exigences, en termes de nombre de garde, seront variables. À Dudelange, centre de catégorie 3, dix sapeurs doivent être présents chaque soir pour être capables de faire partir trois véhicules.

Le chef du centre de Dudelange, Roby Goergen, admet que certains soldats du feu ont fait la grimace quand la réforme a été annoncée. «Certains pères de famille ne veulent pas forcément dormir sur place.» Ils sont alors affectés aux équipes de permanence traditionnelle, celles qui ont fonctionné jusqu’à présent : un GSM d’alerte, la capacité de rejoindre le centre rapidement dans la nuit en cas d’alerte. «Globalement, cette réforme nous rend plus forts, avec une capacité d’intervention d’urgence doublée pendant la nuit!»

Hubert Gamelon