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Dudelange : les artistes ont enflammé le Waassertuerm


Tête d’affiche de la soirée d’ouverture jeudi, l’artiste français Cali a livré un show détonnant. (photo Tania Feller)

Même si on était loin des 25 000 personnes de l’édition 2019, la fête de la Musique de Dudelange a ravi plusieurs centaines de spectateurs venus renouer avec les concerts live.

Pour son grand retour après une édition 2020 limitée à trois concerts intimistes, la fête de la Musique de Dudelange a misé sur quatre soirées au programme éclectique, la plupart des artistes bookés l’an passé ayant rempilé, sous un chapiteau dressé sur le parking du centre Opderschmelz, au pied du Waassertuerm.

Pour l’organisateur John Rech et son équipe d’une vingtaine de personnes, il n’était pas question une seule seconde d’annuler cette édition : «On voulait faire une vraie fête de la Musique avec du vrai public et des vrais artistes sur scène, parce qu’on a tous besoin de musique live, et qu’on en a marre d’être face à un écran», lance le booking manager de la commune de Dudelange, lui-même chanteur. «On veut que les musiciens nous fassent vibrer, on a envie de découvrir de nouveaux talents, de faire travailler les techniciens : le live, c’est notre métier, notre passion.»

Même enthousiasme du côté des artistes : «Pour beaucoup, c’est la première scène depuis des lustres, donc ils sont très heureux à l’idée de retrouver le public. Il y a une atmosphère très spéciale cette année, on est tellement contents de se revoir tous.» Et ce n’est pas les mesures sanitaires qui vont assombrir ce joli tableau : «On est habitués maintenant, les tests, la distanciation, les gens jouent le jeu», constate-t-il.

Car le dispositif validé par la direction de la Santé est strict : pour assister aux shows, limités chaque soir à 520 personnes – soit à peine plus de 2 000 personnes au total alors que chaque édition rassemble normalement entre 20 000 et 25 000 spectateurs, le public a dû réserver son ticket (gratuit) en ligne.

Environ un quart des personnes qui avaient réservé un ticket gratuit ne se sont pas présentées. Photo Tania Feller

Ce qui a d’ailleurs entraîné quelques frustrations puisque les shows ont rapidement affiché sold out, alors que chaque soir, environ un quart des sièges sont restés vides. «Ça nous rend un peu triste par rapport à notre travail et aux gens qui auraient aimé participer mais n’ont pas pu avoir une place», se désole John Rech.

Sur le site, la traditionnelle «fosse» a laissé place à de multiples rangées de petites tables, chacune assignée à un groupe de visiteurs, autour desquelles sont disposées des chaises pliantes. Une fois installé, on peut tomber le masque. Des mesures drastiques qui ont considérablement compliqué l’organisation : «Cette édition nous a demandé au moins deux fois plus de travail que d’habitude : faire une fête de la Musique avec une scène s’est finalement avéré bien plus dur qu’avec douze», lance John Rech dans un sourire, précisant que jusqu’à la veille de l’annonce du line up, il y a encore eu des changements.

«Quand tout ce qui était normal ne l’est plus, il faut tout repenser, mais c’est notre métier, la flexibilité. Rien que d’organiser la scène sur notre parking, c’était un défi», reconnaît cette figure emblématique de la Forge du Sud, avouant que «les dernières semaines ont été très éprouvantes».

«On retrouve un peu la vie normale»

S’il est vrai que le public est un peu clairsemé ce samedi soir, l’ambiance est, elle, au rendez-vous, avec la rappeuse Nicool pour ouvrir le bal, puis les chanteuses Mathea et Lotte, avant le groupe indie rock en tête d’affiche, Tuys. Sous le chapiteau, des fidèles de l’événement pour la plupart, venus en couple, avec leur bande d’amis ou en famille, pour passer un bon moment.

Enfoncé dans son siège, une bière calée dans le porte-gobelet de l’accoudoir, Jon est là avec quatre copains, et c’est leur tout premier concert depuis le début de la pandémie : «On n’est pas là pour voir un artiste en particulier mais plutôt pour retrouver l’ambiance des festivals qui nous manque tant», confie le jeune homme à la casquette blanche. «Le lieu est super, et on se disait justement que cette forme un peu différente, avec des tables, donne une expérience qui change, c’est top !»

Retrouvailles savoureuses avec les concerts live et l’ambiance des festivals. Photo Tania Feller

À la toute dernière rangée, les étudiantes Lisa et Corinne sont venues de Pétange et Bascharage pour voir Mathea et Lotte : «On vient régulièrement à la fête de la Musique, c’est bien que cette édition ait été maintenue, on peut enfin sortir de nouveau. On est à distance, en sécurité, et avec les tables c’est pratique et convivial ! On retrouve un peu la vie normale, avec les discothèques qui rouvrent aussi, on voit enfin le bout du tunnel», se réjouissent-elles.

Quant à Stéphanie, jeune mère de famille, elle accompagne ses filles, Léini et Lia, fans de Mathea et Lotte. Toutes les trois sont venues des environs de Wasserbillig et attendent une copine qui doit les rejoindre : «C’est une soirée filles ! On vient souvent à la fête de la Musique et c’est vraiment chouette de pouvoir sortir et prendre l’air. Là, c’est des conditions idéales avec les enfants», conclut-elle, alors que Mathea s’apprête à prendre le micro.

Le lieu va encore s’animer ces prochaines semaines avec le festival Ënnert dem Waassertuerm dont la fête de la Musique était un amuse-bouche : les festivités vont ainsi se poursuivre jusqu’au 8 août.

Christelle Brucker