Début décembre, le domaine Schumacher-Knepper a lancé un coffret de huit vins contenus dans… huit éprouvettes de 6 cl. Un succès : en moins d’une semaine, tout était vendu, mais elles sont de retour.
Si l’on devait décerner la palme du domaine le plus résilient en temps de crise, il y a de fortes chances pour qu’elle revienne à une maison familiale de Wintrange : le domaine Schumacher-Knepper. Dès la première semaine du premier confinement, il mettait en vente trois cartons dégustation : un pour découvrir le nouveau millésime, un autre pour déguster la gamme des rieslings et un dernier pour goûter les crémants.
« Nos portes ouvertes devaient avoir lieu pendant le confinement et puisque nos clients ne pouvaient plus venir, nous avons créé ces assortiments pour qu’ils puissent goûter les vins chez eux », se souvient Martine Schumacher. L’idée a tout de suite séduit, d’autant que les prix sont attractifs et que la livraison (réalisée par son frère, Frank) est très rapide. Depuis, l’attrait ne faiblit pas : « Il n’y a pas une journée où je ne reçois pas de commandes pour ces cartons », sourit-elle.
Grâce à cette offre (et à ses vins toujours bien faits et très élégants), le domaine n’a jamais perdu le contact avec ses clients… et en a même gagné de nouveaux, alors que toutes les foires et salons ont été annulés. Au final, cette année 2020 qui aura été pourrie à bien des égards ne sera donc pas si mauvaise que ça. « Je dois reconnaître que notre boutique en ligne marche vraiment bien », admet la vigneronne.
Mais ce n’est pas parce que l’on a une bonne idée qu’il faut arrêter de réfléchir ! Depuis mars, la fratrie a un autre projet en tête : proposer une nouvelle offre où les cartons seraient remplacés par de petites boîtes et les bouteilles par des éprouvettes. « Nous nous sommes dits que, peut-être, certaines personnes n’avaient pas envie de déguster toute une bouteille et qu’un petit verre leur suffirait », explique Martine Schumacher.
Cela existe déjà, une entreprise française propose ce type de conditionnement aux vignerons ou aux distillateurs (rhum, cognac…), mais la solution proposée ne correspondait pas aux attentes. Alors Frank et Martine se sont mis à la recherche d’un fournisseur, une tâche bien plus compliquée qu’elle en a l’air. « Nous avons essayé différents types de flacons, mais il y avait toujours quelque chose qui n’allait pas », souffle Marine Schumacher.
Et puis récemment, Frank a mis la main sur le catalogue d’un fournisseur de matériel médical qui proposait justement de bonnes éprouvettes. Avec ce type d’entreprise, pas de risque de tomber sur de la camelote mal usinée : après de longues recherches, la solution idéale était trouvée !
Tout vendu en une semaine
Enfin, ce n’était que le début du travail parce qu’une fois la marchandise reçue, le travail n’a pas manqué. « Il faut tout faire à la main : remplir et fermer les huit éprouvettes de chaque coffret, plier les cartons pour former les boîtes… Je vous assure que cela prend du temps ! », rigole Martine Schumacher. L’offre était prête et baptisée Schm8doheem.
La logistique occupe, certes, mais est-ce que le concept intéresse les clients ? Pour le moins ! « Nous avons tout vendu en moins d’une semaine ! » Martine et Frank ne s’attendaient absolument pas à une telle demande. « Nous pensions que les gens achèteraient une seule boîte pour découvrir les vins à la maison, mais en fait, ils en prenaient parfois quatre ou cinq ! Certains nous ont expliqué qu’ils les avaient distribués à leurs amis pour faire des dégustations sur Zoom ensemble. »
Le hic, c’est que le réapprovisionnement des éprouvettes s’est fait attendre… « Les cartons ne sont arrivés qu’en toute fin de semaine », regrette la vigneronne qui aurait bien voulu que la livraison soit plus rapide. De toute façon, le domaine veut garder un caractère exceptionnel à cette offre. « Plutôt que de toujours l’avoir dans notre boutique, nous sortirons peut-être ces éprouvettes pour marquer des évènements comme la sortie d’un nouveau millésime, d’un nouveau vin ou pour les personnes qui ne pourraient pas venir à nos portes ouvertes par exemple. »
Ce contretemps est en tout cas un formidable marqueur de l’appétit des amateurs de vins du Grand-Duché pour les propositions intéressantes et originales : à chaque nouveauté pertinente, la clientèle répond présent. « Depuis mars, nous avons annulé tous nos évènements et fermé notre Wäistuff (NDLR : le bar à vin du domaine), confie Martine Schumacher. Pour les remplacer, nous n’avons cherché que des solutions complètement sécurisées, sans aucun risque pour nos clients. » Et visiblement, ils acquiescent !
Non seulement ils ont répondu à ces offres nouvelles, mais ils ont livré des retours très positifs en commandant souvent une nouvelle fois après la première dégustation. « Il faut montrer que l’on est là et que l’on est à leur service , appuie la vigneronne. Moi, je me souviendrai des restaurants qui sont venus me livrer des plats à domicile pendant le confinement. Lorsque nous serons sortis de tout cela, j’irai manger chez eux avec plaisir parce que j’aurai une connexion particulière avec eux. » Si ce principe s’applique aussi aux vignerons, la voie du domaine Schumacher-Knepper semble tout à fait dégagée !
De notre collaborateur Erwan Nonet
Pour être au courant de l’actualité du domaine (et en particulier de la disponibilité de l’offre Schm8doheem), suivez la page Facebook (Domaine Schumacher-Knepper) ou le site web schumacher-knepper.lu.