Differdange sera au printemps la seule ville au monde à opérer un service de bus urbains 100 % électriques. Ils sont en cours d’assemblage dans l’usine Volvo de Wroclaw, en Pologne.
Le Grand-Duché est un bon client des bus hybrides électriques de Volvo. Ils roulent non seulement dans la capitale, mais aussi depuis quelques semaines sur une ligne RGTR, la 26. Mais cette fois, Sales-Lentz et Differdange poussent le curseur encore plus loin en misant sur le tout-électrique.
Une petite révolution se prépare… Imaginez des bus urbains qui ne produisent aucune émission ni aucun bruit autre que celui du roulement des pneus sur l’asphalte. « Ce sera formidable! », n’a eu de cesse de répéter le député-maire de Differdange, Roberto Traversini, ces deux derniers jours, alors qu’une délégation luxembourgeoise avait fait le déplacement pour visiter l’usine où ces bus de dernière génération sont en train d’être assemblés. Ces chaînes de montage se situent à Wroclaw, la quatrième ville de Pologne (630 000 habitants, en Basse-Silésie), capitale culturelle de l’Europe l’an dernier.
Le député-maire était accompagné de son échevin chargé (notamment) des questions environnementales Georges Liesch, mais aussi de Wolfgang Schroeder et Georges Hilbert, directeur général et directeur technique de Sales-Lentz. La compagnie de Bascharage opèrera en effet les quatre lignes du Diffbus. Erland Morelissen, responsable du département hybride de Volvo Buses, complétait le groupe.
Ces bus full electric sont tellement nouveaux que ceux de Differdange porteront les n° 1, 2, 3 et 4. « Nous avons déjà monté des bus de ce type, mais c’était des prototypes, explique Arkadiusz Komar, de Volvo. Ceux-ci, par contre, seront les premiers bus de série à sortir de l’usine. » Une situation qui fait jubiler Roberto Traversini. « C’est tout de même une fierté , reconnaît le bourgmestre. Cela démontre que nous sommes au fait des innovations les plus récentes et que nous nous engageons à en faire profiter la commune. »
«Si nous pouvons le faire, il faut le faire»
Et de fait, Volvo est à la pointe en termes de transport urbain électrique. « Nous avons lancé nos premiers bus hybrides électriques en 2009, souligne Erland Morelissen. Depuis, nous en avions vendu plus de 3 000 et nous détenons 56 % de parts de marché.» Derrière, la concurrence a mis du temps à réagir, puisque son plus proche poursuivant est le français Heuliez (17 %) et l’allemand Man (11 %).
Clin d’œil de l’histoire, le premier bus hybride sorti de l’usine de Wroclaw avait été acheté par… Sales-Lentz! Et Wolfgang Schroeder n’a rien trouvé à y redire. « Ce sont d’excellents bus, très fiables , apprécie-t-il. Et comme nous entretenons une relation de grande confiance avec Volvo, être les premiers clients de ses nouveaux produits ne nous effraie absolument pas .»
Roberto Traversini se souvient d’ailleurs que Volvo n’avait pas été la première firme à lancer l’idée du tout électrique. « Il y a sept ans, nous étions allés chez vos concurrents suédois, Scania, pour tester un prototype, avance-t-il. Il n’y avait que deux places à l’intérieur, c’était amusant! » Scania n’a pourtant pas donné suite à ce concept et le bus test n’a pas eu de descendance. « Mais lorsqu’il y a sept mois, Wolfgang (NDLR : Schroeder) m’a dit qu’il avait enfin ce qu’il me fallait, je lui ai répondu que si nous pouvions le faire, il fallait le faire! »
L’été dernier, en compagnie de Georges Liesch, il s’est donc rendu à Göteborg où Volvo testait un prototype sur une ligne test. « C’était impressionnant… , souffle-t-il. Bien mieux qu’à Stockholm chez Scania! »
L’affaire était entendue : Differdange, Sales-Lentz et Volvo se mettaient d’accord pour que la Cité du fer soit la destination des quatre premiers bus 100 % électriques produits en série sur la planète. Les huit suivants devraient ensuite prendre la route de la Grande-Bretagne, mais ce ne sont que les suivants!
De notre envoyé spécial à Wroclaw, Erwan Nonet