Preuve de l’impact du déménagement de l’université dans le Sud, la Cité du fer a inauguré une résidence étudiante de 37 logements. «Un début», dixit le bourgmestre.
Le bourgmestre de Differdange a fait le calcul. Les étudiants qu’il accueille dans sa commune sont à six minutes de Belval en train. «Donc, depuis le campus de Belval, ils sont à six minutes de chez nous.» Eh oui ! Ainsi entend-il profiter du déménagement de l’université dans le Sud. Ça tombe bien, Differdange a de nombreux atouts. Roberto Traversini énumère : «Une piscine neuve avec sept bassins, des terrains de sport, du football, de nombreux bars sympas, etc. Avant, les gens avaient peur de dire qu’ils venaient de Differdange, ce temps-là est loin désormais.»
Personne n’en doute, Differdange a beaucoup changé. En attendant que les 2 000 étudiants de Belval découvrent cette commune, une quarantaine va déjà y vivre.
Vendredi, les élus locaux, le Fonds du logement et le vice-recteur de l’université ont inauguré une résidence étudiante rue du Prince-Henri, à Oberkorn. Conçu sur quatre étages par le cabinet d’architectes Arend+Thill, le bâtiment est une franche réussite : ossature en bois brut, 37 chambres pratiques, un patio «méditerranéen» qui évoque les maisons bourgeoises maltaises (cour carrée, puits de lumière), un petit jardin, utilisation d’essences nobles et robustes comme l’érable…
On se demande même si les futurs résidents n’auront pas la flemme d’aller à Belval avec une installation pareille ! «La résidence est notée triple A», commente une responsable du Fonds du logement, organisme étatique qui a financé le projet (3,5 millions d’euros). Rien à voir avec les notes de Standard & Poors. Le triple A renvoie à une qualité optimale en termes de consommation énergétique, autrement dénommée «maison passive», car les équilibres de chaleur se font naturellement grâce à l’isolation. En découle aussi un confort sonore, avec les matériaux utilisés.
Espaces de convivialité
Modernité toujours, la résidence a été pensée pour créer des espaces de convivialité : cuisine ouverte sur le jardin, salon communicant entre les chambres, nombreuses ouvertures sur l’extérieur, etc. «Avec plus de 100 nationalités différentes, l’université accueille des étudiants qui viennent de loin, explique Éric Tschirhart, le vice-recteur de l’université du Luxembourg. Typiquement, ce genre de résidence aide à trouver ses marques.» L’université a négocié des tarifs autour de 400 euros de loyer par mois, bien en dessous des prix du marché donc, où les studios se louent autour de 800 euros.
Malgré des travaux menés «rapidement», a salué Roberto Traversini, il est dommage que la résidence n’ait pas été disponible dès la rentrée. «Cependant, tempère Éric Tschirhart, nous avons déjà des réservations pour la résidence de Differdange. Sans compter que sur place, à Belval, les deux immeubles étudiants affichent déjà complet.» Cinq étudiants doivent dès ce mois d’octobre emménager dans le bâtiment de Differdange. «Et ce n’est pas fini, annonce Roberto Traversini. Un projet pour les étudiants est à l’étude à Niederkorn et un autre à Oberkorn encore, non loin de la rue Prince-Henri.»
Hubert Gamelon
mcop1@orange.fr