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Differdange : Le Science Center ouvre ses portes mercredi


(Photo : Editpress/Claude Lenert)

Le Science Center ouvre ses portes au grand public ce mercredi. En proposant de la science amusante à un public le plus large possible (dès 5 ans), l’endroit veut révolutionner l’attrait de ses disciplines.

Dès mercredi, le Science Center deviendra une réalité tangible. Dans l’ancien Léierbud d’ArcelorMittal, rue Émile-Mark, ce temple de la science accessible accueillera les visiteurs tous les jours.

Lundi, c’était encore le chantier. Une grue était posée à l’intérieur du Science Center : «Elle nous permet d’installer l’électro-aimant», explique Nicolas Didier, l’homme qui est à la base du projet et qui a su convaincre tout le monde autour de lui, gouvernement y compris. Cet électroaimant, ce n’est pas rien. Il est même franchement impressionnant avec ses deux grosses bobines et ses blocs d’acier pur de 1,5 tonne coulés spécialement et montés sur des chariots. «Sa puissance est de 1 tesla, c’est énorme. À titre de comparaison, celui du Palais de la découverte, à Paris, en produit 0,2. Cet électroaimant sera le plus puissant à être accessible au public en Europe.» Une des expériences qui seront présentées permettra de voir une chaîne d’acier prendre l’horizontale et défier les lois de la gravité terrestre.

Dehors, une autre installation attendra les visiteurs. Elle permettra d’illustrer la sentence d’Archimède : «Donnez-moi un levier et je soulèverai le monde.» Le levier («sans doute le plus long d’Europe») sera une poutrelle de 16 m de long. Il permettra de soulever… une voiture! «Pour l’instant, il s’agit d’un Volkswagen e-Up qui pèse 1,2 tonne. Grâce au levier, un enfant de 25 kg sera capable de la soulever!» Et encore, cette auto est trop légère et il a fallu la lester, car l’installation permet de faire décoller des véhicules jusqu’à 2,2 tonnes. Le modèle changera d’ailleurs tous les deux mois environ.

Un pan important – et même fondamental – du Science Center est son ambition patrimoniale. Plusieurs vieux moteurs sont exposés, dont celui qui a permis de construire et d’électrifier le château grand-ducal de Colmar-Berg de 1907 jusqu’à la fin des années 1930. Cet antique diesel de 12 tonnes développe 40 chevaux, et il respire toujours la santé : «Nous le ferons tourner une fois par jour.» Juste à côté, un moteur VW moderne de 85 chevaux et 240 chevaux permettra de constater la miniaturisation de l’opération.

Tester, expérimenter, se surprendre

Nicolas Didier tenait également à permettre une initiation à la programmation informatique, «puisque dans dix ans, tout le monde s’y mettra, y compris dans les sciences sociales». Avec le constructeur de robots industriels Fanuc (notamment basé à Echternach), son équipe a donc développé un programme permettant à un robot, par exemple, de reproduire une mélodie composée par les enfants.

Une fois le volet «Exploration» parcouru, il reste à assister aux «Shows» animés par les médiateurs. Dans l’atelier «Cuisine», on parle cristallisation avec du chocolat ou de la glace à la fraise. Dans l’atelier «Matériaux», on teste les propriétés de différents types d’acier soumis à de fortes températures. Enfin, dans l’atelier «Fluide», on travaille sur la composition de notre air ou les caractéristiques de gaz soumis au froid extrême.

Pédagogique, ludique et spectaculaire : les visiteurs, qui seront aussi acteurs de certaines expériences, seront forcément captivés!
Pour Nicolas Didier, ce premier jour d’ouverture est l’aboutissement d’une longue action pour redonner aux sciences et à la technique une place digne de ce nom. «À l’école, les cours de musique se font avec de vrais instruments, le sport sur des terrains aux normes olympiques. Mais la science, elle, n’est que dans les livres ou de petits bricolages. Avec le Science Center, nous voulons la rendre tangible, que les jeunes et les moins jeunes testent, expérimentent, se surprennent et, au final, s’y intéressent.»
Le lieu étant financé pour moitié par l’État, l’accès aux écoliers luxembourgeois sera gratuit. S’il atteint les 50 000 visiteurs pour la première année, Nicolas Didier sera satisfait.

Erwan Nonet