Accueil | Luxembourg | Differdange : François Meisch (DP) vise l’hôtel de ville

Differdange : François Meisch (DP) vise l’hôtel de ville


François Meisch, 39 ans, surtout connu jusqu'ici pour ses prestations sur scène, compte redynamiser un parti en souffrance depuis deux ans. (photo DR)

Mardi soir, François Meisch est devenu le nouveau président de la section DP avec, dans son viseur, les élections communales de l’an prochain. Il l’annonce : les libéraux seront offensifs!

Le frère du ministre Claude Meisch et fils de l’ancien président de la section (et toujours membre du conseil communal) Marcel Meisch a pris les rênes du parti à Differdange. Il veut en finir avec le traumatisme des deux dernières années où les dissensions internes au parti ont coûté le fauteuil de bourgmestre à un DP pourtant largement majoritaire.

Le Quotidien : L’assemblée générale de la section differdangeoise du DP se tient ce soir (NDLR  : l’interview a eu lieu mardi). Que va-t-il s’y passer?

François Meisch : Il s’agit effectivement de l’assemblée générale ordinaire. L’actuel président, Pascal Burger, remettra son mandat à disposition. Le comité de la section m’a donc proposé le poste de président et j’ai accepté cette candidature. À l’heure actuelle, je suis le seul candidat.

La présidence du parti entraînera-t-elle forcément une position de tête de liste aux élections communales de l’année prochaine?

Cela n’a pas été encore décidé, mais je suis candidat.

Votre élection à la tête du DP va nécessairement entretenir l’idée d’une dynastie Meisch à la tête de Differdange. Comment vivez-vous cela?

Mon père (NDLR  : Marcel Meisch) a été le président de la section entre 1994 et 2014. Lors de la difficile situation d’il y a deux ans (NDLR  :  lorsque le DP a perdu l’hôtel de ville faute d’avoir trouvé un successeur à l’ancien bourgmestre Claude Meisch –  frère de François  – devenu ministre de l’Éducation nationale), il a pris ses responsabilités en laissant son mandat à Pascal Burger. Moi, jusque-là, je n’avais pas trop d’ambitions politiques  :  je suis un homme de culture depuis 30 ans (NDLR  : il est notamment musicien et chanteur). Mais étant donné la situation actuelle, il fallait que je m’engage pour redynamiser le DP à Differdange.

Votre entrée en politique est donc plus une question de circonstances qu’une vocation?

Ce qui est certain, c’est que je veux un retour en force du DP à Differdange. Nous sommes la fraction la plus forte, et de loin, avec sept élus sur dix-neuf au conseil communal (NDLR  :  en 2011, le DP avait obtenu 34  % des suffrages, le LSAP 22,5  %, déi gréng 15,1  % et le CSV 14,3  %). Notre but est de rester dans cette position, je me rends disponible pour que nous y parvenions.

Vous parlez de redynamiser le DP. Cela implique-t-il l’émergence de nouvelles têtes à côté de la vôtre?

Oui, comme beaucoup d’élus libéraux sont partis ces derniers temps (NDLR  : Jean Lorgé, John Hoffmann, Jean-Didier Munch, Éric Cillien), il faut rajeunir l’équipe. Nous avons une section des jeunes démocrates très active à Differdange. Martine Goergen est la présidente locale et Estelle Malané, la présidente au niveau national. Ceci dit, je compte également sur toutes les personnes plus âgées qui amènent beaucoup d’expérience.

Pour reprendre la commune, il faudra très vraisemblablement mettre en place une coalition. Pouvez-vous vous allier avec tout le monde ou estimez-vous que des comportements impardonnables ont eu lieu lors du renvoi du DP dans l’opposition en 2014?

Non, nous pouvons discuter avec tout le monde. Nous savons tous qu’en politique, il y a des moments plus difficiles que d’autres, c’est comme ça, mais nous n’avons de problème avec personne. On peut toujours négocier.

Une coalition similaire à celle que menait votre frère avec les écologistes est donc encore possible?

J’ai travaillé avec l’actuel bourgmestre (NDLR  : Roberto Traversini, déi gréng) pendant des années lorsque j’étais au service de la culture de la commune. Nous pourrions recommencer, pourquoi pas. Mais je constate aujourd’hui que nous avons une autre vision de la politique.

En somme, pour travailler avec vous, les fractions devront faire beaucoup d’efforts…

Je ne vois aucun problème pour travailler avec d’autres partis (NDLR  :  ceux de l’actuelle coalition déi gréng/LSAP/CSV), mais il faudra qu’ils nous proposent d’autres idées que celles mises en place en ce moment.

Justement, à votre avis, comment va Differdange en ce moment?

Depuis deux ans, tout a été freiné. Il n’y a plus de dynamisme. Avec nous, la ville évoluerait autrement. Tout ce qui se passe maintenant, c’est uniquement ce que nous avions préparé. Il n’y a rien de neuf.

Aquasud, le centre commercial Opkorn… Ce n’est pas frustrant pour vous de voir vos projets inaugurés par d’autres?

Je suis persuadé que les habitants de la ville ne sont pas dupes. Les électeurs savent très bien ce que nous avons fait. Et nous nous chargerons de le leur rappeler lors de la campagne!

Erwan Nonet