Deux sociétés de transport proposent, depuis peu, de (re)conduire chez eux et avec leurs véhicules les fêtards ayant bu.
Raoul, c’est celui qui ne boit pas en soirée et ramène ses amis chez eux après la fête. Et si le chauffeur boit finalement ? Comment faire ? Depuis quelques jours, deux start-up, Drink & Drive et You Drink and We Drive Luxembourg, proposent de ramener les conducteurs chez eux après une soirée arrosée.
«Le concept existe déjà aux Pays-Bas, indique Michel Kmiotek, le directeur de Drink & Drive. Notre chauffeur conduit la clientèle à leur domicile ou tout autre endroit avec leur propre véhicule. On envoie deux chauffeurs sur le lieu de départ : le premier reconduit le propriétaire du véhicule avec les occupants à la destination demandée et notre deuxième chauffeur conduit notre véhicule pour ramener le premier chauffeur. Oui, c’est un peu ça, on loue un « Raoul » aux gens.»
Drink & Drive facture au kilomètre le trajet (trois euros puis deux euros après 15 kilomètres), quant à You Drink and We Drive Luxembourg, elle travaille aux forfaits (35 euros pour les trajets dans Luxembourg et 50 euros dans tout le pays.
Taxis sceptiques
Si l’initiative est saluée par la Sécurité routière, la Fédération luxembourgeoise des taxis se montre plus sceptique. «Ce ne sont pas des taxis, clame le président de la fédération, Olivier Gallé. Ils sont plus chers que les taxis, qui ont l’expérience et qui sont toujours là à n’importe quelle heure du jour et de la nuit. Il y a de nombreuses interrogations légales et sociales autour de tout ça. Ont-ils les autorisations, les assurances, pour cela ? Et les chauffeurs, comment les payent-ils ?»
«Il n’y a rien d’illégal, affirme Michel Kmiotek. Nous avons fait les démarches nécessaires auprès de la Chambre des métiers et du ministère du Développement durable et des Infrastructures. Quant aux chauffeurs, pour le moment, ce sont des indépendants et ils nous facturent leurs tarifs. Nous sommes tout simplement une alternative aux taxis et aux transports en commun.»
Guillaume Chassaing