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Des plats véganes à la carte au Luxembourg, vite !


Kristina et Laurie ne sont pas restauratrices : elles organisent un réseau de bonnes tables qui adaptent un menu aux véganes en France. Un modèle transférable au Luxembourg ! (photo Hubert Gamelon)

Pas facile de trouver un plat végane au restaurant ! En France, le réseau «VegOresto» va convaincre les cuistots. À imiter au Luxembourg ?

Une lettre et trois chiffres qui font trembler les abattoirs du monde entier : L214. L’association française, dont les investigations sur la souffrance animale alimentent des journaux aussi sérieux que Le Monde, a ouvert la conférence végane d’Esch-sur-Alzette de la plus surprenante des manières… En envoyant ses deux militantes les plus cools ! Kristina Voyvodova et Laurie, grands sourires et chemise «VegOresto», tranchent avec le cliché du végane ténébreux et militant.

«Nous sommes militantes, corrige Laurie. Mais l’association L214 ne peut pas toujours être dans la dénonciation. On se doit d’apporter des solutions.»

Une clientèle «au courant des bons plans»

«VegOresto» est une campagne menée par L214 depuis deux ans, avec un succès considérable : plus de 21 000 abonnés sur Facebook, sans compter les autres réseaux sociaux. Le but? «Inciter un maximum de restaurants à proposer des plats véganes, explique Kristina. On part sur une base simple d’une entrée, d’un plat et d’un dessert.»

Le premier objectif est de permettre aux véganes d’avoir une vie sociale normale au resto. «Tous les véganes connaissent cette sensation, souffle Laurie. Vous êtes tranquille avec des amis, vous glissez discrètement au serveur si c’est possible d’enlever certains aliments d’un plat et puis, c’est une remarque de travers ou des moqueries un peu lourdes.» VegOresto n’a absolument pas pour vocation à parler de souffrance animale aux chefs cuistots. «Nous sommes sur du concret, reprend Laurie. On explique aux restaurateurs : Ça ne vous coûte rien, ça vous rapporte potentiellement une clientèle fidèle, très au courant des bons plans.»

Des plats validés pour leur goût

En deux ans, VegOresto a convaincu plus de 900 chefs de passer à l’acte ! «Moins d’une dizaine sont revenus sur leur décision, précise Laurie. Ça marche comme un label qualitatif en supplément de leur carte.»

Certains restaurateurs se prennent carrément au jeu, et invente plusieurs plats véganes. C’est l’autre point important de VegOresto, dont le réseau fonctionne essentiellement de façon bénévole et militante : «Le plaisir de bien manger!, lance Kristina. Les chefs cassent complètement les clichés de la nourriture végane sans relief.» Ils sont de toute manière obligés. Car l’acceptation au sein du réseau VegOresto démarre toujours par une soirée «challenge».

Le système fonctionne de la façon suivante. «Nous contactons un restaurant, détaille Kristina. Nous expliquons notre concept. Le chef doit préparer un menu pour une soirée spéciale. On valide le menu, puis on analyse les retours de la part des clients, et du chef également. À partir de là, nous autorisons ou non le classement.»

Les VegOresto (appelons-les comme ça…) ne coûtent pas plus cher que d’habitude. Si c’est une grande table qui a joué le jeu, évidemment l’addition s’en fera ressentir. Si c’est le Chinois du coin, le porte-monnaie en ressort gagnant. «Nous insistons également sur la typicité des plats, précise Kristina. Il ne s’agit pas de faire de la nourriture végane un concept mondialisé. Un resto indien peut faire du végane à sa sauce, un français ou un italien aussi. Vive la diversité des goûts !»

Hubert Gamelon

Allez, on vous cite un menu pour vous mettre l’eau à la bouche, celui proposé par la table réputée des Feuillantines, à Chartres (40 euros) :

• Amuse-bouches et cocktail végane maison.
• Tarte fine sablée à la confiture de tomate et aux caviars de légumes d’été.
• Risotto de blé à l’asperge, coulis de cresson et artichauts d’Espagne.
• Gros piments farcis aux champignons et marrons avec poêlée de cacahuètes.
• Crumble aux mirabelles.

Alors, toujours sceptiques ?