Au Mudam, le Marché des créateurs a fait le plein ce week-end. Une bonne occasion de dénicher des cadeaux très originaux à quelques jours des fêtes de fin d’année.
Ils ont investi tout le week-end une bonne partie du musée. Le Marché des créateurs est devenu un rendez-vous incontournable avec une clientèle fidèle qui vient découvrir les dernières tendances et fait le plein de cadeaux à déposer sous le sapin.
Ils étaient 33 créateurs à être présents au Mudam tout au long du week-end, soit une dizaine supplémentaires par rapport à l’année dernière. Et ce nombre risque encore de grimper lors des prochaines éditions. Mais la concurrence est rude : « Nous avons reçu 170 candidatures, nous avons donc dû refuser des créateurs par manque de place, mais aussi car nous recherchons une certaine harmonie dans les thématiques, même s’il est vrai qu’il est difficile de trouver un créateur dédié à des objets pour les hommes par exemple », explique la coorganisatrice Anna Loporcaro.
Le Marché des créateurs existe depuis 2010, mais cela fait deux ans qu’il revient deux fois par an, l’édition d’hiver étant directement liée aux fêtes de fin d’année. Une aubaine pour les créateurs qui ont été littéralement dévalisés, et ce dès samedi soir pour certains. C’est le cas de Tamas Szecsi, créateur hongrois de foulards, venu spécialement de Budapest : « Nous avions apporté 25 pièces, mais il n’en reste plus qu’une. Le mois de novembre n’était pas très bon, et pour une première fois à Luxembourg, on est très contents! Notre producteur est en retard, j’espère que nous recevrons d’autres foulards d’ici Noël », espère-t-il.
Une famille d’opticiens d’Arlon
Un peu plus loin, de drôles de lunettes s’étalent sur le stand de «Bidules», une famille d’opticiens d’Arlon qui s’est lancée dans la récupération et la transformation de montures anciennes. Nicolas Musty écume les opticiens, les fournisseurs pour récupérer les invendus, les vieux modèles, et leur fait vivre une deuxième vie : « J’ai commencé à farfouiller il y a trois ans dans les invendus de mon arrière-grand-père, il y avait une cinquantaine de paires de lunettes. Puis on a commencé à racheter des stocks a priori inutilisables. À force de restauration et de transformation, 80 % de la lunette est changée, notamment les verres, mais la paire, en plus d’être originale, a une histoire. Nous délivrons certificats d’authenticité et une petite histoire pour chaque paire », estime le jeune homme encore officiellement étudiant.
Et le concept marche, puisque ces lunettes vintage sont distribuées dans douze magasins, dont un à Luxembourg, avec des prix allant de 89 à 209 euros pour des lunettes de soleil principalement. Mais tout (ou presque) est possible. Ainsi, une dame demande si des verres solaires progressifs peuvent être installés sur une monture qui lui a tapée dans l’œil. Un coup de fil rapide à l’atelier et Nicolas Musty rassure sa (future?) cliente.
Un monsieur d’un certain âge vient chercher la paire qu’il a payée à l’accueil, une surprise pour notre opticien vintage : « Les jeunes sont finalement plus conformistes qu’on ne se l’imagine », confie-t-il. Les curieux se pressent en tout cas à son stand, avec notamment ce couple qui essaie tour à tour les paires. Les Bidules ont 30 à 40 références, et Nicolas Musty connaît l’histoire de chaque paire sur le bout des doigts, comme ces lunettes style John Lennon de 1961 : « C’était la collection officielle de l’époque. Nous essayons de comprendre ce qui n’a pas marché et nous retravaillons le modèle pour éliminer les défauts .» Chapeau!
Audrey Somnard