Reportée en raison de la crise sanitaire, la biennale des Métiers d’art fait son grand retour à Luxembourg. Une occasion en or de découvrir le savoir-faire d’artisans locaux et régionaux.
Viv(r)e la matière ! Après une année qui a éloigné les artisans des marchés et des foires et qui a vu se développer le digital et cantonner les relations au virtuel, c’est un véritable manifeste qui transparaît dans la thématique choisie pour cette troisième édition de la biennale «De mains de maîtres».
Initialement prévue en 2020, cette manifestation immanquable dédiée à l’artisanat et aux savoir-faire d’exception se déroulera cette année du 20 au 28 novembre. Elle se tiendra dans les galeries d’exposition et les salons du 19 Liberté (avenue du même nom à Luxembourg) mais aussi en divers endroits de la Ville, afin de redécouvrir au passage les lieux culturels de la capitale (lire encadré).
L’occasion d’admirer quelque 300 œuvres créées par plus d’une centaine d’artisans à partir de matériaux divers et variés tels que le bois, le verre, le métal, le béton, la céramique ou le feutre. Ils étaient 138 au Luxembourg à avoir répondu à l’appel à candidatures, dont la moitié postulait pour la première fois. Soixante-sept d’entre eux ont été sélectionnés pour exposer leurs ouvrages, ainsi que 13 artisans venus de Belgique (l’invité d’honneur de cette troisième édition), 8 d’Allemagne et 11 de France.
Des nouveautés
«Il y aura quelques ‘curiosités‘, comme la marqueterie de paille (NDLR : qui consiste à recouvrir des objets avec des plaquages de fétus de paille) ou le kintsugi, technique de réparation de la céramique à la feuille d’or», glisse Jean-Marc Dimanche, commissaire de l’exposition «De mains de maîtres».
À l’issue de la manifestation, deux prix seront remis : le prix RTL, décerné d’après les votes du public, et le prix du jury Fondation Leir, remis par les membres du comité.
Quelques nouveautés marqueront l’édition 2021. Ainsi, en parallèle de l’exposition au Cercle Cité consacrée à la collection de bijoux d’artistes de Diane Venet, les artisans non bijoutiers de cette biennale ont aussi été invités à travailler sur la création de bijoux artistiques, mais à leur façon. «Il y aura des créations surprenantes, puisque nous aurons des bijoux en papier mâché, en bois…», prévient le commissaire.
En outre, quatre grandes écoles européennes participeront à la biennale : la Hochschule de Trèves (qui présentera des ouvrages textiles), la HEAR de Strasbourg et la Cambre de Bruxelles (qui exposeront des travaux de fin d’études de leurs étudiants de master), ainsi que l’ECAL de Lausanne (qui a orienté les projets sur les mécanismes).
Promouvoir l’artisanat auprès des jeunes
Car au-delà du plaisir des yeux, c’est la promotion de l’artisanat qui se joue à travers la biennale «De mains de maîtres», laquelle n’est en fait que «la partie émergée de l’iceberg» de l’association éponyme, comme l’explique Jean-Marc Dimanche : «Nous voulons valoriser les talents du pays, mais aussi mettre en lumière la beauté et l’importance de la transmission du savoir-faire auprès des jeunes générations. Nous avons choisi ces écoles, car elles sont très perfectionnées et elles ont encore des ateliers. Les métiers de l’artisanat n’appartiennent pas au passé et aux ateliers poussiéreux, comme on peut l’imaginer, ils sont aussi tournés vers l’avenir.»
En effet, si l’artisanat est de plus en plus valorisé, la plupart des métiers sont toujours confrontés à une pénurie de main-d’œuvre, et de plus, depuis le Covid, à un certain ralentissement de l’activité.
«Il y a un vrai renouveau, une revalorisation de l’artisanat. On le voit à travers notre biennale ou d’autres évènements en Europe», confirme Jean-Marc Dimanche. «Mais la crise a compliqué la situation, puisqu’elle a enfermé nos artisans dans leurs ateliers. Certains d’entre eux font aussi face à des difficultés d’approvisionnement.»
«Il est essentiel de présenter les métiers de l’artisanat, qui sont très divers et passionnants, et d’informer les gens sur les particularités de chacun de ces métiers, pour savoir vers lequel s’orienter. Car on fait le bon choix en se lançant dans l’artisanat!», ajoute Roland Kuhn, le président de l’association De mains de maîtres, qui invite les intéressés à prendre conseil auprès de la Chambre des métiers.
Tatiana Salvan
Ouverture au public : du 20 au 28 novembre de 10h à 18h30. Nocturne le vendredi 26 novembre (jusqu’à 21h). Entrée libre.
Parcours hors les murs
Pour cette 3e édition, la biennale des Métiers d’art s’aventure à nouveau hors des murs du 19 Liberté et propose un parcours à travers la capitale, dans des musées et des lieux emblématiques de la scène artistique luxembourgeoise.
• MNHN (dès le 9 novembre)
• Graace Hotel (dès le 10 novembre)
• Grand Théâtre (dès le 13 novembre)
• MNHA (dès le 16 novembre)
• M3E (dès le 16 novembre)
• City Museum (dès le 16 novembre)
• Villa Vauban (dès le 17 novembre)
• Casino (dès le 17 novembre)
• Mudam (dès le 17 novembre)
• Cercle Cité
• CCP-Camões