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De Luxembourg à Trèves, terrorisme et météo ne gâchent pas la fête de Noël


Au marché de Noël de Francfort, les organisateurs déplorent une baisse de fréquentation « de l’ordre de 10 à 15 % ». En cause : une météo d’abord trop pluvieuse, puis trop douce. (photo DR)

Les attentats du 13 novembre et la météo printanière n’ont pas réussi à gâcher la fête des marchés de Noël. Comme ailleurs sur le continent européen, les visiteurs sont peut-être moins nombreux, mais plus assidus.

Depuis trois ans, les marchés de Noël de Luxembourg-Ville se voient de loin. La grande roue, plantée place de la Constitution, juste au bord du précipice qui scinde la capitale en deux, fait office de phare dans la nuit, avec ses couleurs chatoyantes. A ses pieds, quelques dizaines de chalets offrent une première étape exotique aux groupes de visiteurs tout juste descendus de leur bus. Ces touristes, majoritairement chinois mais aussi venus d’un peu partout en Europe, se laissent ensuite guider vers la place Guillaume, nouvelle « étape selfie » près de la patinoire installée devant l’hôtel de ville.

Pour finir, ils n’ont que deux pas à faire avant d’accéder au marché de Noël « historique » de Luxembourg, sur la place d’Armes. Là, une petite surprise les attend : un trio manouche a pris l’habitude de squatter le kiosque à musique, et s’en donne à cœur joie tout au long de la journée. Mais la grande nouveauté du marché de Noël 2015 n’a rien de festif : ce sont les policiers qui patrouillent, arme automatique à la main et chiens en laisse, à tout moment d’un site à l’autre.

Les attentats du 13 novembre à Paris ont fait planer une ombre maléfique sur tous les marchés de Noël du continent, ces manifestations festives, parfois de tradition ancestrale, dont l’afflux populaire offre une cible privilégiée pour quelque attentat terroriste.

Pas de « vrai hiver »

Chaque ville riposte à sa manière. Friboug-en-Brisgau est par exemple aux antipodes de Luxembourg. Ici, dans l’extrême sud-ouest de l’Allemagne, pas de grande roue, pas de patinoire, aucune sculpture sur glace. Et pas le moindre policier lourdement armé patrouillant parmi la foule dense d’autochtones et de touristes, principalement suisses et français, qui tentent de se frayer un passage entre les 120 chalets. « Nous sommes en contact permanent avec les autorités : la menace terroriste est relativement faible pour l’instant », précise-t-on en mairie, où l’on mise sur un service d’ordre discret, mais « attentif ».

N’empêche, de Rostock, où un million et demi de visiteurs sont attendus cette année, à Dortmund (2 millions) et Cologne (4 millions), les marchés de Noël enregistrent un tassement sensible de leur fréquentation. A Munich, les visiteurs n’étaient « que » 1,6 million à mi-chemin. Soit cent mille visiteurs de moins que l’année dernière. A Francfort, les organisateurs déplorent une baisse de fréquentation « de l’ordre de 10 à 15 % ».

Mais contrairement aux idées reçues, ce n’est pas la menace terroriste qui est mise en cause, mais plutôt la météo : d’abord trop de vent, trop de pluie, et maintenant des températures printanières. Pas de « vrai hiver », pas de neige. « Tu bois un vin chaud, il te reste collé dans la gorge », confirme un habitué du marché de Noël à Trèves (Rhénanie-Palatinat).

Là aussi, les avis divergent toutefois : certains organisateurs relèvent que la douceur du climat incite aussi les visiteurs à « s’attarder plus longtemps » autour des chalets. A Luxembourg, on ne dira pas le contraire. Certains visiteurs se laissent même aller à quelques pas de danse endiablés devant le kiosque à musique. Sur une version résolument gipsy d’un « classique » de saison. Même s’il n’y a plus de saisons.

Christian Knoepffler (Le Républicain lorrain)

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