L’A400M est enfin arrivé à bon port. Le tout premier avion de transport militaire du Luxembourg a été réceptionné, jeudi, par le Grand-Duc Henri. Immatriculé CT-01, l’appareil prendra son service en 2021.
Le lion rouge trône sur les côtés et sous les ailes, équipés d’énormes hélices peintes en noir et jaune. Pour le reste, le gris domine. À hauteur du cockpit blindé, on découvre l’inscription «Luxembourg Armed Forces».
Au bout « d’un long périple », l’A400M est finalement « arrivé à bon port », comme le fait remarquer le ministre de la Défense, François Bausch. Le tout premier avion de transport militaire de l’armée luxembourgeoise s’est posé mercredi soir sur le tarmac du Findel. Hier après-midi, l’aéronef était garé à l’intérieur du hangar de maintenance de Cargolux. Même à côté d’un Boeing 747-800, l’A400M reste un appareil impressionnant. « Une nouvelle ère du transport militaire s’ouvre aujourd’hui », se réjouit le ministre Bausch.
La cérémonie d’accueil de CT-01, l’immatriculation de l’avion, s’est déroulée en présence du Grand-Duc Henri. Le souverain était notamment entouré par le nouveau chef d’état-major, Steve Thull, le vice-chef de la Défense belge, le général-major Marc Thys, et le président de la Chambre des députés, Fernand Etgen.
Une flotte belgo-luxembourgeoise
Le Luxembourg est le septième pays à intégrer « la famille A400M ». Il est revenu à Bernhard Brenner, le vice-président «Marketing & Sales» d’Airbus Defence, de présenter les caractéristiques de l’appareil. Après de nombreux retards liés à l’accumulation de problèmes techniques et de développement (un crash en 2005 inclus), une flotte de 94 A400M est désormais en service. L’Allemagne, la France, le RoyaumeUni, l’Espagne, la Turquie mais aussi la Malaisie ont déjà reçu leurs appareils.
L’A400M du Luxembourg est le premier des huit appareils qui formeront une unité binationale avec l’armée de l’air belge. « Tous les avions seront livrés d’ici 2023 », annonce Bernhard Brenner. Le premier A400M belge (CT-02) doit être réceptionné en décembre. Fin 2021, quatre aéronefs devraient être opérationnels.
L’ensemble de la flotte sera intégré au «15th Wing Air Transport», escadrille de l’armée de l’air belge basée à Melsbroek, non loin de Bruxelles. « L’intégration de l’A400M luxembourgeois dans une unité binationale est une évolution tout à fait naturelle », note Thomas Lambert, l’ambassadeur de Belgique au Grand-Duché, qui s’est d’ailleurs exprimé, hier, en luxembourgeois. La coopération entre les armées belge et luxembourgeoise est très étroite. « Former cette escadrille commune n’est pas un luxe dans le contexte géopolitique actuel» , ajoute le diplomate.
La décision du Luxembourg et de la Belgique de commander une flotte commune d’avions de transport militaire remonte au 13 juin 2001. La commande a été passée en 2004. « Nous avons attendu la livraison avec impatience », admet le ministre luxembourgeois de la Défense. Les huit avions de transport aérien stratégique et tactique « serviront à la fois à des missions militaires et humanitaires ».
Déploiements multiples, survol du pays
Rencontré au pied de l’A400M, un commandant de bord belge énumère les avantages de ce nouveau modèle de transporteur. « Il peut atterrir sur du gravier et même sur du sable », avance le militaire. Les possibilités de déploiement sont nombreuses. « En fait, un A400M peut effectuer les missions qui étaient jusqu’à présent menées par cinq avions d’un autre type », reprend le commandant.
Voici une liste non exhaustive des capacités de l’A400M : transport de personnes ou largage de 116 parachutistes (de nuit et à 30 000 pieds d’altitude), soutien logistique des forces déployées sur le terrain avec la possibilité de largage aérien de fret, recherche, sauvetage et évacuation médicale ou encore ravitaillement en vol. Deux hélicoptères militaires peuvent être transportés par un A400M. Jeudi, un Hummer de l’armée luxembourgeoise se trouvait dans le ventre de l’avion.
Ce vendredi matin, l’A400M rejoindra la base de Melsbroek.
David Marques