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Contournement de Bascharage : Wolter « rassuré » (Interview)


Le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, a annoncé lundi aux bourgmestres de Kaërjeng et de Sanem que le contournement de Bascharage se fera bel et bien. Michel Wolter se dit soulagé.

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Michel Wolter peut souffler : c’est désormais une certitude, Bascharage aura son contournement. (Photos : archives Le Quotidien/Isabella Finzi)

> Contrairement à ce qu’il avait annoncé l’été dernier, François Bausch a déclaré que le contournement de Bascharage était une nécessité. Cela doit être une satisfaction pour vous, non ?

Michel Wolter, bourgmestre de Kaërjeng : C’est effectivement une bonne nouvelle, mais pas une surprise pour autant. Les chiffres qui ont été mis sur la table lundi confirment les analyses que nous réalisons depuis des années déjà. Le trafic sur la route de Luxembourg est de plus en plus important – 23 000 voitures tous les jours – et les nuisances, que ce soit au niveau du bruit ou du NOx (NDLR : les oxydes d’azote, conséquence de la pollution de l’air), ne cessent d’augmenter. Concernant le NOx, nous sommes dans le top 3 du pays, c’est inacceptable. Désormais, le gouvernement a compris que ne rien faire n’était plus possible.

> Finalement, le contournement de Bascharage ne concerne pas que Bascharage…

Voilà. François Bausch a d’ailleurs précisé que l’on devait améliorer le trafic dans tout le sud-ouest du pays. Car finalement, pour passer de l’Ouest au Centre, il n’y a que l’autoroute d’Arlon, notre route et la collectrice du Sud, via Esch. C’est trop peu. Nous avons ici un problème qui dépasse la seule commune de Käerjeng et dont l’échelle est régionale. Je suis rassuré de constater que le ministre en est conscient aujourd’hui. Le futur contournement devra donc s’intégrer à toute une panoplie de mesures. Régler le problème à Bascharage pour en créer un nouveau à Schouweiler n’aurait pas de sens. Le gouvernement a également expliqué que le trafic n’était pas occasionné par les seuls habitants de Kaërjeng, contrairement à ce qu’affirme Georges Engel (NDLR : bourgmestre de Sanem), mais par de nombreuses voitures venues d’autres endroits du Luxembourg, de Belgique et de France.

> L’analyse des différentes variantes ne débutera qu’en septembre prochain, les délais seront donc nécessairement longs…

Oui, mais c’est une nécessité puisqu’il faut mettre en charge une nouvelle procédure. Le ministre a expliqué que les études concernant le bruit se termineront à la fin du mois prochain et qu’il faut attendre la fin de la période de gestation des animaux – au printemps – pour réaliser les analyses environnementales. Étant donné que le bourgmestre de Sanem a déjà annoncé qu’il ferait appel à un avocat pour annuler une décision qu’il n’approuverait pas, il faut absolument que les procédures soient inattaquables. Ce contournement, c’est un 110 mètres haies, et nous n’en sommes qu’au quatrième obstacle.

> Mais ce temps long n’arrangera pas la circulation dans Bascharage. Cela vous inquiète-t-il ?

Même avec la meilleure volonté de toutes les parties, le contournement ne pourra pas être opérationnel avant sept ou huit ans. Or François Bausch a expliqué que le trafic devrait augmenter de 20% d’ici les cinq prochaines années. 4% en plus par an, c’est énorme ! La situation est déjà invivable aujourd’hui, elle va devenir carrément ingérable. C’est pourquoi j’ai demandé au ministre que l’on ait un entretien rapidement pour préparer des plans sur le court et le moyen terme.

> Que serait-il possible de faire, à votre avis ?

Je suis ouvert à toutes les discussions mais, de toute façon, ce sera à l’État de prendre parti. Je sais qu’en cas de pic de pollution, il a été question de restreindre l’accès à la ville de Luxembourg, par exemple. C’est une piste parmi d’autres.

> En plus de la variante zéro, le gouvernement a proposé trois tracés. Sur lequel va votre préférence ?

La législation impose une procédure publique et j’accepterai son choix. Mais je vois déjà qu’il y en a une qui n’est pas réalisable.

> Laquelle ?

Celle qui passe par la zone d’activité existante (NDLR : et non celle qui passe par Sanem). On peut toujours tracer des traits sur des cartes mais là, ce n’est pas faisable. Les courbes ne fonctionnent pas, les vitesses non plus. Cette variante est trop longue.

> Que pensez-vous de celle qui longe la voie ferrée ?

Moi, je n’aurais rien contre, puisqu’elle a été proposée par la commune elle-même il y a une douzaine d’années. Le bourgmestre était à l’époque Jean Christophe. Mais le gouvernement l’avait alors refusée pour des raisons environnementales. La choisir aujourd’hui me semblerait donc étonnant.

> Il ne reste donc plus que la variante qui passe par Sanem…

On devrait connaître celle qui sera choisie en fin d’année.

De notre journaliste Erwan Nonet