La douceur de l’hiver oblige de nombreux secteurs à revoir leur stratégie. Parmi eux, les commerçants des plateaux piétonniers, qui ne savent plus sur quelle collection jouer.
En décembre, au Grand-Duché, il a fait cinq degrés de plus que la moyenne des températures observées ces 30 dernières années.
Le Grand-Duché traverse l’un des hivers les moins froids du siècle. Le troisième le plus doux depuis 1947 et le début des enregistrements météo, pour être plus précis. Les conséquences s’en font ressentir à différents niveaux. Même là où on ne les attend pas. Dans le commerce de l’habillement, par exemple.
Comme l’explique la directrice du magasin pour enfants Minimod, situé dans la rue de l’Alzette à Esch-sur-Alzette, « les commandes de stocks se font presque un an à l’avance. Or nous ne sommes pas voyants, personne ne pouvait prévoir un hiver aussi doux. » Résultat, comme tous les commerçants interrogés à Esch-sur-Alzette l’ont déploré, les doudounes et les pulls en laine restent sur les cintres.
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« Paradoxalement, c’est une bonne nouvelle, on écoule tout le stock de la mi-saison , reprend la directrice. Des collections que l’on vend habituellement à l’automne partent maintenant, en plein mois de janvier. » Parmi les matières phares, citons les vestes en coton, en jean ou encore les pulls légers en acrylique.
Soldes monstres pour écouler les stocks
Chaque commerce a sa stratégie po ur lutter contre l’hiver trop doux. Du côté d’Acapela, à Esch-sur-Alzette toujours, Christophe a mis « directement des réductions à -50 % dès le premier jour des soldes ». Sur des manteaux de grandes marques, c’est jusqu’à 200 euros de gagnés! « On ne sait plus sur quel pied danser… On a du stock de l’automne, mais les collections d’hiver sont là, et je sens que ça va être la ruée au premier jour de froid. »
Le dilemme de Christophe est le même dans toutes les boutiques de la Métropole du fer : à Pimkie, par exemple, les mannequins sont carrément en jupe courte dans les vitrines! Et à Chaussea, la directrice a remis en avant les bottines plutôt que les modèles d’après-ski. « On vend beaucoup d’imperméabilisant, contre la pluie. »
Le seul commerce textile qui ne s’est pas dit touché pas les conditions météo est la boutique de la franchise Hunkemöller. Normal, elle vend des sous-vêtements féminins assez affriolants. « On a bien quelques chemises de nuit d’hiver, mais c’est tout , sourit la vendeuse. Plus sérieusement, les soldes ont toujours mieux marché l’été dans notre domaine. »
En attendant cet horizon caliente , l’hiver printanier n’a donc pas de conséquences trop fâcheuses pour les commerçants. Mais tout de même, de nombreux vendeurs souhaitent que le thermomètre perde quelques degrés rapidement. « Personne ne veut rester avec tout un stock sur les bras. »
Hubert Gamelon
C’est mon fiston…