Le Covid a rendu les «Vakanz Doheem» d’autant plus tendance que les activités ne manquent pas. Comme par exemple, la City Promenade du LCTO à Luxembourg.
Le Covid-19 a chamboulé les plans de beaucoup d’entre nous. Ceux qui ont choisi de rester au pays cet été, en mode #VakanzDoheem, ont l’occasion de découvrir les trésors cachés du Grand-Duché. Bref, suivez-le guide !
«Nous venons visiter le Palais grand-ducal. Samedi, nous avons participé à une visite guidée de la ville, indique ce père de famille luxembourgeois à une guide qui rassemble les visiteurs devant le Luxembourg City Tourist Office (LCTO) au Knuedler. Nous avons opté cette année pour des Vakanz Doheem !»
Les visites touristiques sont un moyen comme un autre d’occuper ces journées de congé en pleine crise du Covid. «Luxembourg-Ville, on finit par ne plus la regarder tellement on la connaît , m’explique Suzanne, une voisine. Pourtant, si on y réfléchit, on n’en connaît en fait que les grandes lignes.» La vue que l’on en a du rocher du Bock – comme la majorité des touristes –, si on ne décide de s’éloigner des sentiers battus.
Touriste dans sa propre ville. Une idée mise en pratique en participant à une City Promenade organisée par le LCTO. Pendant environ deux heures, un guide emmène un petit groupe d’un bout à l’autre de la vieille ville et lui fait découvrir les principales attractions touristiques en quelques anecdotes choisies. Najlaa, notre guide, explique : «La City Promenade permet aux visiteurs de découvrir les points intéressants de la capitale avant d’éventuellement les approfondir par la suite par d’autres visites ou des lectures. J’adapte également mon tour aux souhaits et aux envies des visiteurs.» Des touristes italiens ont voulu assister à la fin d’un office à la cathédrale. Pas de problème, Najlaa adapte son tour. D’autres souhaitent prendre un café en terrasse ou ont des difficultés à se déplacer. Idem.
Notre tour se passera sans revendication particulière. Nous sommes trois. «Les touristes ne se bousculent pas» , indique la guide.
Pour des raisons de sécurité, les visites guidées proposées par le LCTO sont limitées à dix personnes et le masque est obligatoire «même à l’extérieur», précise notre guide. «Pour que les visiteurs entendent mes explications, nous devons nous rapprocher les uns des autres, ce qui fait que les distances de sécurité ne sont plus respectées. J’ai le droit d’exclure de la visite quelqu’un qui refuse de se plier à ces consignes», prévient Najlaa. De même, les identités des divers participants aux différentes visites guidées sont scrupuleusement notées pour faciliter le traçage en cas de besoin.
«Les touristes aiment les anecdotes»
Ces précisions données, nous voilà partis pour environ deux kilomètres et un rapide aperçu du centre-ville et du centre historique. Notre guide commence par la place de la Constitution et sa vue magnifique sur la Pétrusse « qui se jette dans le fleuve Alzette (sic) », le pont Adolphe qui était à sa construction en 1903 le plus grand pont en voûte maçonnée du monde et les bâtiments de la BCEE. Sans oublier la Gëlle Fra, symbole de la reconnaissance des Luxembourgeois envers les leurs qui ont perdu la vie lors des différentes guerres auxquelles le pays a participé. Après une anecdote sur son kidnapping après la Seconde Guerre mondiale et sa découverte dans le stade Josy-Barthel, direction la cathédrale pour des explications sur sa construction, sur Notre-Dame Consolatrice des Affligés, sur les vitraux et certains points d’architecture qui résument certains épisodes de l’histoire religieuse du Luxembourg.
À quelques mètres de là, la place Clairfontaine. Notre guide nous renseigne sur la Grande-Duchesse Charlotte et son engagement en faveur de son peuple pendant la Seconde Guerre mondiale, les différents ministères qui la bordent et les restaurants alentour fréquentés par les membres du gouvernement. «J’aimais bien quand les grilles n’étaient pas fermées et qu’on pouvait traverser les cours des différents ministères, indique Najlaa, après avoir pointé du doigt un Roude Léiw trônant au-dessus de l’une d’elles. Les touristes aiment les anecdotes.»
À présent, nous sommes face au Palais grand-ducal qui semble inoccupé puisqu’ «il n’y a pas de drapeau qui flotte au-dessus». L’édifice de style Renaissance et datant du XVIe siècle est indissociable de la Chambre des députés située au numéro 19 de la rue du Marché-aux -herbes. Un concours de circonstances qui amuse particulièrement notre guide. En effet, le suffrage universel qui confère le droit de vote aux femmes luxembourgeoises a été instauré en 1919.
Une journée entière ne suffit pas
Prochain point de la visite : l’îlot gastronomique et ses ruelles d’un autre âge enchevêtrées entre les bâtiments d’habitation qui abritent aujourd’hui des restaurants. Goethe y a même séjourné à la fin du XVIIIe siècle. L’îlot débouche sur la rue de la Loge avec sa loge maçonnique et surtout la maxime des Luxembourgeois peinte sur une tourelle échappée d’une façade.
Nous voilà ensuite arrivés sur la corniche pour admirer le panorama fabuleux sur le rocher du Bock, le Grund et le quartier moderne du Kirchberg. Le berceau du Luxembourg et une des facettes qui constituent son avenir. Des quartiers qui peuvent être découverts au travers d’autres visites et tours guidés proposés par le LCTO. Nous apprenons que le Grund est classé au patrimoine mondial de l’Unesco, que l’abbaye de Neumünster était jadis une prison…
Au fond à droite, on peut apercevoir la Cité judiciaire. À gauche, les vitres des immeubles modernes du Kirchberg se détachent sur de gros nuages gris. Après nous avoir détaillé un par un les différents bâtiments et leurs fonctions, la jeune femme nous indique les moyens de nous rendre dans ce quartier pour le visiter. La visite touche presque à son terme. Nous remontons vers la place d’Armes, puis bifurquons en direction de la place Guillaume-II où notre promenade avait commencé.
Jouer les touristes dans sa propre ville a un côté amusant. On se laisse guider, on apprend des anecdotes et on remarque des détails qui nous avaient jusqu’alors échappé. Après tout, nul n’est prophète en son pays. Le Luxembourg City Tourist Office propose de nombreuses visites guidées différentes à travers la capitale grâce à ses guides bénévoles aux connaissances diverses. Des circuits pédestres au beau milieu de la forteresse peuvent également être effectués seul, comme par exemple, le Wenzelwee. Bref, contrairement à ce qu’on pourrait croire, une journée entière ne suffit pas pour découvrir toute la capitale. Lucilinburhuc vaut à elle seule plusieurs fois le détour.
Sophie Kieffer
Pour plus d’informations sur les visites, promenades et tours guidés, ainsi que les tarifs et les tours guidés privés, consulter le site luxembourg-city.com