Le gouvernement va passer à l’action contre les processionnaires du chêne. Il met au point un plan pour empêcher les chenilles de redémarrer.
Leurs nids ressemblent à des barbes à papa, mais il ne faut pas se fier aux apparences : les chenilles processionnaires du chêne sont dangereuses. Comme leur nom l’indique, elles colonisent uniquement les chênes et se nourrissent de leurs feuilles. Les arbres s’affaiblissent et peuvent mourir après des attaques répétées plusieurs années de suite.
Il faut également se méfier de leur aspect duveteux. Les poils microscopiques qui les recouvrent sont hautement urticants. Très légers, ils sont libérés quand les chenilles se sentent en danger et peuvent être emportés par le vent. S’ils entrent en contact avec des muqueuses humaines ou animales, ils peuvent provoquer des troubles graves, tels que des œdèmes, nécessitant le recours à un médecin et la prise de médicaments antihistaminiques.
Informer les citoyens
Ce qui explique que les ministères de l’Environnement et de la Santé ne plaisantent pas avec ces bestioles.
Un plan d’action national est en phase d’élaboration, selon les deux ministres en réponse à une question du député socialiste Yves Cruchten. Ce plan prévoit des formations à l’intention du personnel des administrations et des services susceptibles de devoir interagir avec les chenilles.
Jusqu’à présent, l’administration de la Nature et des Forêts avait informé ses agents de leurs dangers et leur avait fait «des recommandations concrètes en cas de présence de processionnaires du chêne dans les triages», indiquent Carole Dieschbourg et Étienne Schneider.
En attendant l’entrée en vigueur du plan d’action national, le gouvernement ne peut que répéter les conseils de base aux communes : mettre en place un système d’information efficace en direction des citoyens, marquer les secteurs dangereux et mettre en place des barrières.
Laisser faire les professionnels
«La lutte mécanique ou chimique ne doit être effectuée qu’en situation de risque avéré et uniquement par des personnes formées à ce type d’intervention», expliquent les ministres dans leur réponse parlementaire. «Les administrations concernées conseillent les communes en ce qui concerne les mesures et les moyens à appliquer», ajoutent-ils.
Justement, quels sont-ils, ces moyens ? Pour commencer, les ministres préviennent que «les enlèvements ou les destructions de nids doivent être effectués par des professionnels uniquement», la manipulation des nids risquant de provoquer une dispersion de poils urticants. Ces professionnels décideront au cas par cas de la méthode à utiliser. «De manière générale, la méthode la plus efficace consiste à brûler et à aspirer les chenilles et leurs nids, de préférence tôt dans la saison, quand les poils urticants ne sont pas encore développés», expliquent les ministres.
Quant à savoir si les chenilles processionnaires du chêne vont pulluler au Luxembourg dans les années à venir, les ministres répondent qu’ «il est très difficile, voire impossible, de prévoir l’évolution de la population une semaine à l’avance». Leur présence est fortement liée aux conditions météorologiques durant le printemps. Les chenilles aiment la chaleur et s’y développent facilement.
Leur présence a été repérée dans le centre, le sud et l’est du pays, ainsi que plus au nord dans les communes de Diekirch, Rambrouch et Reisdorf.
Sophie Kieffer