Le portable au volant, un geste presque banal causant de nombreux accidents. La police mène cette semaine une campagne de contrôle afin de prévenir les automobilistes des dangers de cette sale manie.
Avant l’arrivée du téléphone portable, l’alcool, la vitesse et le non-port de la ceinture de sécurité constituaient la trinité mortelle de l’automobiliste. Par son usage et ses évolutions, le smartphone est venu s’ajouter à ce top 3 funeste pour devenir l’une des premières causes d’accidents au volant, indique la police. «Les messages, le GPS, les réseaux sociaux… il est source d’énormément de distractions pour le conducteur», énumère André Schaalk, commissaire en chef du service de la circulation et de la sécurité routières.
Mercredi, il était accompagné de trois autres agents pour effectuer une opération de prévention et de répression auprès de celles et ceux qui cèdent à la tentation du GSM. «Le message de la police durant cette opération est clair : limiter l’utilisation du téléphone lorsque l’on roule», affirme le commissaire en chef.
145 euros d’amende
Pour ce faire, un policier est posté à l’entrée de la passerelle reliant la Ville-Haute au centre-ville de Luxembourg. Talkie-walkie en main et yeux rivés sur les pare-brise, il guette les téléphones portés à l’oreille ou les doigts tapotant les écrans. Situés une centaine de mètres plus haut, de l’autre côté de l’aqueduc, ses collègues attendent ses indications pour intercepter les contrevenants. Le talkie grésille, les informations sont données. À peine une minute plus tard, l’agent intercepte un véhicule.
«J’avais déjà raccroché lorsqu’ils m’ont arrêté. J’appelais un client, car j’étais en retard à mon rendez-vous», tente de s’expliquer le conducteur pris en flagrant délit. Très surpris, mais résigné à régler son amende, il avouera avoir d’abord cru être arrêté pour excès de vitesse. Pour rappel, le montant de l’amende est de 145 euros, auxquels il faut ajouter le retrait de deux points sur le permis de conduire.
Au fil des années, ce comportement s’est banalisé. Qui n’a jamais jeté un œil à son écran durant un trajet ou dans un embouteillage? Si par le passé, le téléphone ne servait qu’à passer des coups de fil, il est, aujourd’hui, source de tout un tas de distractions. Et il ne manque pas de nous solliciter pour nous le rappeler.
«On roule sur 14 mètres à l’aveugle»
«Lorsque l’on roule à 50 km/heure en consultant son smartphone pendant une seule seconde, on va rouler sur 14 mètres, à l’aveugle, sans être attentif à ce qu’il se passe sur la route. On adopte un comportement dangereux et si un enfant traverse, on n’aura pas les moyens de freiner ou de l’éviter», insiste André Schaalk.
Entre 9 h 30 et 10 h 30, six conducteurs seront pris sur le fait et «c’est plutôt calme dans ces horaires», indique Patrick Thill, l’un des agents sur place. «Entre le temps de midi et en fin de journée, les gens sont pressés et distraits. C’est le pire.»
«Parfois, les gens sont si absorbés par leur smartphone qu’ils ne remarquent même pas notre présence lorsque l’on tente de les arrêter», s’indigne le commissaire en chef, quelques minutes avant qu’une camionnette de livraison ne file tout droit, forçant les motards de la police à le rattraper.
Guillaume Oblet
Les chiffres du GSM au volant
En début d’année, François Bausch, le ministre de la Mobilité, et Henri Kox, le ministre de la Sécurité intérieure, communiquaient quelques chiffres quant à l’usage du téléphone au volant à la suite d’une question du député Max Hahn. D’après les ministres, il est difficile d’établir le nombre d’accidents dus à l’utilisation du GSM en roulant étant donné que les autorités ne peuvent souvent déterminer avec certitude qu’une telle utilisation est la cause principale d’un accident.
Il existe cependant des chiffres. Au cours de la période 2015-2019, sur un total de 4 814 accidents, dans 55 cas, il a été prouvé que l’utilisation d’un téléphone avait causé la distraction du conducteur fautif. Cela a été le cas dans 9 accidents en 2015, 3 en 2016, 13 en 2017, 12 en 2018 et 18 en 2019. Les données pour 2020 ne sont pas encore complètes. Les chiffres indiquent toutefois, pour l’an passé, 8 accidents mettant en cause l’utilisation du téléphone au volant.
Selon les chiffres de la police grand-ducale, plus de 3 400 contraventions ont été dressées pour usage du téléphone au volant en 2019, 2 900 en 2020 et 1 937 depuis le début de cette année.
En plus cette personne roule dans une voiture de haut de gamme. Aucune excuse, il a le kit main libre Pour ce style de voiture l’amende doit être double ainsi que le retrait de points