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Centre mosellan d’Ehnen : « une porte d’entrée sur la vallée »


Francine Closener souhaite que la Moselle s'approprie elle-même le musée du Vin, nouvelle formule. (photo LQ)

Le Centre mosellan d’Ehnen, la dénomination du futur musée du Vin, est sur les rails. Les autorisations de bâtir sont en cours et les travaux devraient débuter en mars 2018. La secrétaire d’État à l’Économie et au Tourisme veut en faire le lieu de rencontre privilégié entre les acteurs de la vallée et les touristes.

C’est une promesse du gouvernement précédent qui a mis du temps à se concrétiser. Et pour cause, ce projet avait été construit à l’envers. Il y avait certes les déclarations d’intention et les promesses de financement, mais on avait oublié le principal  : qu’allait-on mettre à l’intérieur?

Pour remettre le concept dans le bon sens, la secrétaire d’État à l’Économie et au Tourisme, Francine Closener, a lancé la constitution d’un grand groupe de travail réunissant un large panel d’intervenants. Leur mission est de trouver ensemble les dénominateurs communs qui permettront d’offrir une âme à l’écrin qui se profile. « L’objectif est que le Centre mosellan devienne la porte d’entrée sur la Moselle qui permette d’appréhender la région », souligne Francine Closener.

En faire une référence incontournable

Car si la Moselle attire toujours les touristes, elle ne sait pas vraiment les garder. D’une part, parce qu’hormis de rares exceptions (comme l’hôtel Écluse à Stadtbredimus), les infrastructures hôtelières font défaut et, d’autre part, parce qu’il manque toujours un lieu qui symbolise à lui seul la vallée. Le musée européen de Schengen attire toujours quelque 40  000  touristes chaque année, mais il n’aborde la Moselle que selon un angle particulièrement pointu.

Le Centre mosellan, dont les plans de l’agrandissement sont l’œuvre de l’architecte François Valentiny (auteur du Biodiversum de Remerschen, de la cave d’Henri Ruppert à Schengen, mais aussi de l’ambassade du Luxembourg à Vienne ou du pavillon luxembourgeois à l’exposition universelle de Shanghai en 2010, entre autres), a donc pour vocation de rassembler. Ce qui, il faut bien le dire, n’était pas gagné jusqu’à présent…

Mais les temps changent et il semblerait que la tactique actuellement mise en place porte ses fruits. « Nous reprenons tout depuis la base, appuie Francine Closener. Il est certain que cela prend plus de temps que prévu mais au moins, nous travaillons dans une logique de rassemblement et nous réfléchissons ensemble à ce que nous voulons vraiment. Ce ne sera pas mon Centre mosellan, mais celui du Miselerland dans son ensemble. À ces acteurs de déterminer comment ils veulent être perçus par les visiteurs. »

Justement, ces réflexions, où en sont-elles? « Nous avons déjà défini un cadre », se félicite la secrétaire d’État. Le premier point est évident, le Centre mosellan devra être un site incontournable à l’échelle de la Grande Région et devenir une référence viticole et œnotouristique nationale et internationale. Rien que ça, c’est ambitieux, les vignobles allemands ayant une réputation bien plus grande que les luxembourgeois (à tort ou à raison).

Le deuxième point stipule que le musée sera un hub professionnel œnotouristique qui devra accueillir les visiteurs de manière vivante, interactive et innovante. Les exemples autrichiens (notamment dans la vallée de la Wachau) et, à une échelle bien plus modeste, la toute nouvelle Cité du vin de Bordeaux, sont cités en exemple.

Mais là encore, Francine Closener ne veut pas mettre la charrue avant les bœufs. « Il ne sert à rien de parler des outils que nous voudrions mettre en place alors que le concept de l’exposition n’est pas encore arrêté », fait-elle remarquer. Idéalement, ce concept devrait être prêt cet été mais ce que l’on sait déjà, c’est qu’il ne restera pratiquement rien de l’exposition actuelle. Ils seront peu nombreux à s’en plaindre puisque pratiquement plus personne ne prend plaisir à contempler un catalogue de vieux outils mis en scène comme des natures mortes poussiéreuses.

Bref, s’il faut du temps au temps, cette fois, au moins, le problème est pris de manière méthodique. Alors que les autorisations de bâtir sont en cours d’obtention, Francine Closener table sur un démarrage des travaux pour mars 2018. Le concept devrait alors avoir davantage de substance.

Erwan Nonet