Des tonnes de friandises, une soixantaine de chars, et une bonne humeur communicative : contrat rempli pour la 37e édition de la cavalcade de Diekirch, ce dimanche !
Un lapin se promène main dans la main avec un alien, tandis qu’un gorille partage une bière – locale, bien entendu – avec un bagnard. Et cela ne choque personne. Évidemment : c’est carnaval!
Il est 13h30 et, déjà, la foule grossit aux abords du centre-ville. Le public joue le jeu : beaucoup sont déguisés, en particulier les jeunes, signe que certaines traditions, heureusement, ne se démodent pas!
Nous arrivons sur le pont au-dessus de la Sûre, où deux ânes font la joie du public : Louis, 6 ans, et Louise, 3 ans. Leur présence n’est pas une surprise : la cavalcade annuelle est placée sous le signe de l’âne, la mascotte de Diekirch. Mais est-ce de la timidité ou de l’impatience? Une chose est sûre , l’ânesse ne tient pas en place : « Elle est très nerveuse, il y a beaucoup de monde », précise Samantha Meyer, déguisée en Pocahontas. Heureusement, le début des festivités n’est plus très loin, ce qui permettra aux ânes de se dégourdir les jambes.
Un peu plus loin, un groupe de femmes attire immanquablement l’attention : livides, comme si elles sortaient de leur tombe, elles sont pourtant élégamment habillées et maquillées : « On est des « Catrina », des femmes squelettes, comme on peut en voir lors de la fête des morts au Mexique », nous explique l’une d’elles. « On est une bande de copines, on adore se déguiser, l’an passé, on était des esquimaux, celui d’avant, des abeilles. On fait aussi les autres cavalcades, à Esch-sur-Alzette, à Differdange… » Leur nom de code? « Zackeg henger . Cela veut dire les poules folles. C’est tout nous, ça », rigole une autre. Elles se prêtent avec plaisir au jeu des selfies avec le public, avant de rejoindre la tête du cortège.
Super Mario et mignons Minions
Car il est 14 h 25, et les trottoirs sont désormais noirs de monde. Chacun tente de se trouver une place au bord de la route, car il faudra être aux premières loges quand le déluge de bonbons s’abattra! Et cinq minutes plus tard, la musique retentit et le public applaudit : ça commence! Les groupes pédestres avancent en rythme… Ici, des druides et des elfes saluent la foule, là, une petite pom-pom girl gère son équipe comme une grande.
Les enfants sont surexcités et sautent sur place quand les premiers bonbons jaillissent. Avant de se rendre compte qu’ils ne risquent pas de rentrer les poches vides : tous les groupes et les chars ont des montagnes de sucreries en stock!
Un groupe adopte soudain une drôle de formation : déguisés en passagers d’un grand 8, ils se réunissent et simulent les virages vertigineux du manège à sensation : fou rire dans la foule!
Mais ce n’est qu’un échauffement, car arrivent bientôt les chars. Tirés par des tracteurs, ils rivalisent d’accessoires et d’originalité pour impressionner le public : ici, l’univers de Super Mario avec son décor animé, là, une immense arche de Noé, plus loin, un ranch de country suivi, en rythme, bien sûr, par des danseurs… C’est du lourd! On remarque que les Minions rencontrent un vrai succès, car plusieurs chars sont occupés par ces petits bonshommes jaunes dont raffolent les enfants.
Isabelle, une jeune Strasbourgeoise qui découvre la cavalcade de Diekirch pour la première fois, est agréablement surprise : « J’adore! En Alsace, on a aussi une grande tradition du carnaval, donc j’en ai vu beaucoup et j’ai même participé à certains. Et celui-ci est vraiment réussi, les chars sont trop cools! En plus, certaines musiques ressemblent aux musiques alsaciennes qu’on écoute chez nous », sourit-elle.
Cerise sur le gâteau, le ciel abandonne bientôt ses airs menaçants et le soleil vient réchauffer le carnaval, faisant flotter comme un petit air de Rio à Diekirch.
Romain Van Dyck / Photos Hervé Montaigu
Cavalcades de Schifflange le 14 février, Kayl le 21 février, Esch-sur-Alzette le 28 février, Pétange et Remich le 6 mars.