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Capitale européenne de la culture : Kayl et Käerjeng quittent le projet


Dan Biancalana, président de ProSud, et Henri Hinterscheid, qui représente Esch. (photo Tania Feller)

Kayl et Käerjeng ont décidé de se désolidariser de ProSud dans le projet de capitale européenne de la culture 2022. Une mise à l’écart volontaire qui pourrait toutefois ne pas être définitive…

Une autre décision importante a été prise par le comité d’organisation. Les communes dépenseront au maximum 50 euros par habitant pour l’organisation de l’évènement.

Si la capitale européenne de la culture 2022 sera très vraisemblablement Esch-sur-Alzette, la Métropole du fer n’assumera pas seule l’entièreté du programme. Elle avait demandé à ProSud et même à la communauté de communes Pays-Haut Val d’Alzette, en France, de s’allier à elle.

Lundi, la réunion du comité de ProSud a permis de préciser certains contours du volet organisationnel. Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer, participer au projet de capitale européenne n’intéresse pas tout le monde. Deux communes se sont déjà démarquées. Pour Kayl, ce n’est pas véritablement une surprise : depuis deux ans, la commune a engagé sa phase de retrait du syndicat.

L’autre dissident est plus surprenant, il s’agit de Käerjeng. Si la commune du bourgmestre Michel Wolter (CSV) n’a pas complètement fait une croix sur l’idée de participer, elle a toutefois décidé de se mettre en stand-by, en attendant de voir l’évolution du projet. Il s’agit en tout cas clairement d’une manifestation de son désintérêt pour l’évènement.

Pourtant, la culture n’est pas complètement étrangère à Bascharage, où est né en 1882 le sculpteur Claus Cito, dont l’œuvre majeure – la Gëlle Fra – est l’un des grands symboles du Grand-Duché. On se souvient qu’à son retour de l’exposition universelle de Shangai, en 2012, le monument du souvenir avait été exposé pendant six semaines dans le hall 75. Le succès populaire avait été grand puisque près de 37 000 personnes étaient venues l’admirer.

Un énorme retour sur investissement

D’ici lundi, les neuf autres communes auront remis au comité d’organisation leur lettre d’intention. Tous les conseils communaux auront donc approuvé leur participation.

Une autre nouvelle est venue, elle, rassurer les communes qui souhaitent faire partie de cette grande fête de la culture. Le comité d’organisation a défini une somme maximale à dépenser pour chacune : elle est fixée à 50 euros par habitant. C’est beaucoup moins que ce qui avait été craint. Fin février, alors que l’État avait annoncé financer l’évènement à hauteur de 67 % d’un budget estimé à 62 millions d’euros, les communes imaginaient devoir régler la différence, soit 20,5 millions d’euros. Ce qui correspond à 128 euros par habitant. Finalement, ces 20,5 millions restants ne seront donc pas à la seule charge des communes.

La contribution de 50 euros par habitant est jugée très supportable par les communes, d’autant que des études portant sur les autres villes ayant été nommées capitales européennes de la culture sont enthousiasmantes : « Il a été montré que le retour sur investissement correspond au double des sommes investies, explique Catia Gonçalves, échevine socialiste de Pétange et membre du bureau de ProSud. En termes de visibilité, de nombre de visiteurs, les retombées sont énormes .»

Aucune commune ne sera forcée par l’organisation, elles seront toutes libres de mettre en place les projets qu’elles désirent et de travailler leurs propres thématiques. À charge de chaque participant, donc, de réaliser son autoévaluation pour proposer des évènements répondant au concept élaboré par le comité d’organisation.

Le travail pour obtenir le label est toutefois loin d’être achevé. Un rapport doit être envoyé dans les prochaines semaines à la Commission européenne pour qu’elle valide les idées directrices. L’an prochain, c’est déjà un dossier détaillé qu’il faudra livrer. « C’est vraiment un gros travail…, relève Catia Gonçalves. D’autant que nous venons d’apprendre qu’en Lituanie (NDLR : le pays qui accueillera l’autre capitale européenne de la culture en 2022), ils travaillent dessus depuis trois ans .» Bref, il y a du pain sur la planche.

Erwan Nonet