C’est sous un ciel gris mais sec que s’est déroulée, hier, la sixième manche (sur huit) du championnat luxembourgeois de stock-car. Moteurs pétaradants et tôle froissée étaient au rendez-vous.
Point besoin de trajectoires impeccables ni de finesse pour doubler les autres voitures en stock-car, le but du jeu étant justement de pousser à la faute ses concurrents. Massé autour du circuit, le public se régale, il faut dire qu’il en prend plein les mirettes… et plein les oreilles.
À la vue de ces carcasses de voitures alignées en bordure de circuit dans le champ qui fait office de «stand» ou de «paddock», le spectacle ressemble plus à une casse qu’à une course automobile. Impossible que ces caisses en métal, sans vitres, sans rétroviseurs extérieurs, cabossées de partout, avec pour guise de pare-brise une grille à l’emplacement du chauffeur (pardon, du pilote) puissent démarrer. Et pourtant, soignés, réparés, rafistolés par les membres des différents clubs luxembourgeois, ces bolides savent se faire entendre et pas qu’un peu. Les moteurs rugissent avant de s’élancer sur le circuit de Buschdorf, dont le tracé est constitué de bottes de paille et de monticules de terre.
Châssis Ford et moteurs BMW
Dans la catégorie 1 (la catégorie reine) les voitures sont constituées «de châssis de vieilles Ford Granada sur lesquels on installe la plupart du temps un moteur BMW de maximum 2 800 cm3 et bien sûr des plaques de métal», nous explique le président de la Fédération luxembourgeoise du stock-car (FLSC) et président du Stock-Cars Club Kayl, Marcel Kirsch.
Mais déjà la course est lancée. «Chaque pilote marque un point par tour parcouru et quatre points s’il contraint un adversaire à un tête-à-queue d’au moins 90 degrés», poursuit Marcel Kirsch. Pour tenir les comptes, des hommes porteurs de gilets orange sont disséminés le long du parcours ainsi qu’à la tribune officielle installée dans une remorque d’un camion et qui domine le parcours. Ils constituent le jury. D’autres bénévoles, porteurs de gilets jaunes cette fois, assurent la sécurité. Et leur mission n’est pas de tout repos, l’un d’entre eux est ainsi contraint de sauter du monticule de terre sur lequel il trônait quand un bolide vient s’y échouer! Ce sont eux qui agitent les drapeaux rouges – signe que la course est neutralisée – quand un véhicule se retrouve sur le toit, ce qui arrive fréquemment. Le temps de dégager la piste, et la course est repartie!
Les femmes participent à la fête
Le long des barrières, le public est conquis. On applaudit ses favoris, on rigole. L’ambiance est des plus familiales. Nombreux sont ceux qui ont opté pour la chaise de camping, sandwich dans une main et bière glissée dans l’accoudoir. Si parmi les «presque 1 000 spectateurs» attendus, selon les bénévoles qui tiennent la caisse, les proches et amis des membres de clubs sont légion, certains sont venus en simples voisins. À l’image de Jacques, caméscope en main, son jeune fiston blondinet assis sur les barrières. «Nous sommes d’Useldange, juste à côté. Ce n’est pas la première fois que nous venons. C’est vraiment rigolo.» Quant au jeune Pit, lui, il trouve ça «cool».
Côté pilotes, pas de discrimination, que soit au niveau de l’âge ou du sexe. À l’instar de Fernand Gonderinger, 65 ans, membre du Stock-Cars club Kayl. Dans sa tenue de pilote sur laquelle figure son nom, il explique qu’il participe au championnat «pour la troisième année». «Depuis que je suis en retraite, j’ai plus de temps.» Et chez les Gonderinger, le stock-car est une affaire de famille, puisque Josée, sa sœur, participe à la Lady’s Cup «pour la première fois». Une éventuelle appréhension? «Pas le moins du monde», répond-elle du tac au tac.
Côté résultats, dans la classe 1, c’est le plus ancien et le plus titré club du pays qui rafle la mise dans le classement par équipes, le Tornado Team de Hamm, fondé en 1965.
Nicolas Klein
Pour plus d’infos : www.stock-cars.lu