La solitude, le deuil, les lunettes… Maïa Zeidan propose chaque semaine des illustrations sur différents thèmes afin de «provoquer des émotions de l’enfance» aux personnes.
Il est 17 h passées. Après une journée de travail à La Fabrique d’images, un studio de dessins animés à Kehlen, Maïa Zeidan rentre chez elle, à Bridel. Elle retrouve son compagnon, Chris (32 ans), et leur chat, Beeblos. Et elle se dirige directement à son bureau. Elle s’installe derrière son Cintiq – une table à dessin numérique – prend son stylet… et dessine.
« En fait, je n’arrête jamais de travailler », confie l’illustratrice de 29 ans, originaire de Nantes. « Mon imagination est toujours en action, alors je dessine à toute heure du jour et de la nuit. Pour moi, dessiner n’est pas un travail, mais une passion», affirme l’illustratrice, qui a abandonné ses études de médecine (filière dentaire) pour se lancer dans sa «passion» en faisant ses classes à Privaut (école d’animation de Nantes) avant de rallier le Grand-Duché, et la Fabrique d’images, il y a cinq ans.
«Créer pour les autres»
L’animation 2D, les décors, des recherches graphiques… sont son quotidien au bureau. L’illustration de livres, de cartes professionnelles, la réalisation de sites internet… sont ses activités à domicile. Et depuis peu, elle s’est inscrite sur la plateforme de financement participatif Patreon. « J’ai sauté le pas il y a un mois , indique Maïa Zeidan. C’est encore un travail différent. »
Chaque semaine, elle dessine sur un thème : les lunettes, le deuil, la solitude… « Le principe est de créer pour les autres et leurs envies , explique l’illustratrice. Les gens qui s’inscrivent sur ma plateforme choisissent un abonnement allant de 3 à 50 euros et en fonction de leur abonnement je réalise des dessins personnalisés. Le but est d’échanger avec les participants, de trouver des thèmes ensemble et de créer des dessins pour eux. »
Des dessins pas comme les autres et colorés de jaune et d’orange : « Ce sont mes couleurs préférées, mais je n’utilise pas seulement ces couleurs-là .» Maïa Zeidan est surtout quelqu’un de « de très sensible » « La réalité n’est pas vraiment une source d’inspiration. Je suis une rêveuse avec une imagination débordante , avoue-t-elle. Peu importe le thème, mon objectif est de provoquer des sensations aux gens, qu’à travers mes dessins ils retrouvent des émotions de leur enfance. Retrouver des sensations d’enfant permet d’aborder les choses différemment. »
Et cela marche. « Il y a quelques jours, un homme m’a contactée et m’a dit : « J’ai pleuré en regardant vos dessins, cela m’a rappelé des souvenirs » , raconte-t-elle. J’ai été touchée. »
Le temps de la discussion est terminée. Maïa Zeidan retourne à son bureau pour poursuivre son travail sur la solitude, symbolisée par une (grande) girafe au milieu d’une foule… Un autre monde.
Guillaume Chassaing
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