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Bonnevoie : un hommage dans le respect et la dignité pour Rafael


L’hommage, rendu mercredi soir à Rafael dans le quartier de Bonnevoie, était particulièrement émouvant.(photo Fabrizio Pizzolante)

Une bonne vingtaine de proches de la victime du meurtre de Bonnevoie se sont rassemblés, ce mercredi soir, sur les lieux du crime. Pacifiquement et en toute humilité.

Un rassemblement s’est tenu, ce mercredi, à partir de 18 h, dans la cour du Couvent à Bonnevoie, afin d’honorer la mémoire de la victime de l’horrible meurtre perpétré mardi dernier. Certains membres de la famille, proches et surtout copains de longue date de la victime, ont tenu à saluer et à dire au revoir au jeune de 18 ans tragiquement tué, la semaine dernière. Deux mineurs âgés de 15 et 17 ans sont poursuivis dans cette affaire.

Les averses de pluie et les trombes de vent n’auront certainement pas empêché les proches de la victime de se rassembler, ce mercredi soir, à partir de 18 h, sur les lieux du drame. Tous ont en effet souhaité honorer la mémoire de ce malheureux jeune, victime de la bêtise humaine. À l’image de cet ami, profondément touché par la disparition de l’«un de ses meilleurs potes. La situation est catastrophique; malheureusement on n’a pas un bouton replay pour revenir en arrière… Ce qui s’est passé, s’est passé. C’est une catastrophe ! Je ne peux rien dire de plus», témoigne ce jeune qui connaissait la victime depuis environ dix ans du quartier de Bonnevoie.

«Rafael était un mec cool, il ne parlait pas beaucoup, il s’entendait bien avec tout le monde et il s’écartait toujours un peu des gens, pour justement éviter les problèmes. C’était une personne tout à fait normale, on s’amusait ensemble et rien d’autre. Honnêtement cette histoire est une histoire conne; cela ne valait pas la peine de prendre la vie d’un monsieur… une histoire tellement bête ! Bref, cela ne valait pas le coup de faire cela.»

Une autre bonne connaissance de la victime, qui l’a fréquentée depuis l’école fondamentale Demy-Schlechter,  avec qui il était dans la même classe, témoigne à son tour : «Il était l’un de mes meilleurs copains que je connaissais et cela, depuis huit ans. C’est dramatique et pas normal ce qui s’est produit. C’est une bêtise que moi-même je ne comprends pas… c’est une vie perdue pour rien !»

Les proches de la victime ont tenu à dire «Au revoir !» à une personne qu’ils affectionnaient spécialement pour sa bonté. (photo Fabrizio Pizzolante)

«C’était vraiment quelqu’un de bien…»

Un troisième ami de la victime a également tenu à rendre hommage à son ami : «Depuis une semaine, ce drame, c’est très difficile pour tout le monde. C’était l’un de mes meilleurs amis.  C’était quelqu’un de vraiment bien. Une bonne personne, gentille avec tout le monde. Je le connaissais depuis une dizaine d’années de l’école. Ce qui est certain, c’est qu’il ne faisait partie d’aucune bande comme cela a pu être écrit. Tout ça, ce sont des conneries !»

Enfin, de son côté, l’éducateur Sergio explique avoir connu la victime lors d’un projet sportif de judo dans une école primaire du quartier, avec le club de judo, donc. «Le projet, programmé sur un trimestre, m’a permis de faire la connaissance de Rafael ainsi que d’autres jeunes, qui sont venus s’entraîner au club. C’était en troisième année de l’école primaire. Il s’agissait d’une personne gentille et assez introvertie. Cela dit, je trouve alarmant le fait de voir jusqu’à quel point les jeunes sont capables d’aller. C’est une mort tragique. Ça m’a évidemment choqué personnellement, parce que l’on ne s’attend pas à quelque chose comme ça ! J’ai l’impression qu’il y a de moins en moins de distanciation, de la part des jeunes, entre la fiction et la réalité qu’ils peuvent voir sur leurs écrans de téléphone ou autres… Sur ce point, il y  un réel problème ! Et c’est mon avis personnel : il ne faut pas oublier que les jeunes, aujourd’hui, passent beaucoup de temps devant un écran. Et puis les écoles ont dû s’adapter à la crise sanitaire; s’ils doivent rester une semaine sur deux à la maison, ils devraient, en théorie, étudier. Mais on sait tous, qu’à côté de la tablette servant à suivre les cours à distance avec l’enseignant, il y a le téléphone portable personnel… Je n’en dirais pas plus et je tiens à insister qu’il s’agit de mon opinion personnelle !»

Claude Damiani