De selfie à selfish (égoïste, en anglais), il n’y a qu’un chuchotement en forme de duck face tant apprécié des adeptes de ces autoportraits numériques. Un chuchotement qui en dit long sur l’estime de soi de ces demoiselles ou sur la taille de leur ego. Petit ou gros.
Jour après jour, elles partagent leur visage sur la toile. Mais est-ce encore bien le leur sous tous ces filtres correcteurs de selfie ? Une gamine de 15 ans aux traits encore poupons se transforme en «vieille» de 26 ans, maquillée comme un camion volé. Une «vieille» de 40 ans se rajeunit de 20 ans, met de l’or dans ses cheveux, un peu plus de noir sur ses yeux…
Bref, jour après jour, elles changent de tête et l’offrent au public pour récolter des «like» et des cœurs. Invariablement. N’ont-elles pas d’autres centres d’intérêt ou de sujets qui les préoccupent à partager ? Sont-elles tellement occupées à s’admirer qu’elles ne voient pas ce qui les entoure ?
Sophie Kieffer