Le jeune fêtard Tony Morabito organise la première «course à poil» du pays, le 9 juin à Luxembourg. Pour des raisons légales, ça sera en sous-vêtements. Mais l’esprit est là.
Dès le départ, on comprend qu’on a affaire à un personnage. Costume cintré, lunettes fumées, cheveux gominés. «Tony» a l’accent italien qui roule. Trop sympathique pour jouer les Al Pacino, trop jeune pour être au rayon George Clooney. Mais clairement, il y a de l’Amérique chez ce Sicilien débarqué au Luxembourg il y a quatre ans. Des envies démesurées, de la vie ! D’ailleurs, il le confie à demi-mot… il s’ennuie un peu au Grand-Duché. «Ce pays est très sympa, il rassemble beaucoup de gens, mais il manque un grain de folie.»
Tony n’est pas du genre à rester les bras croisés. Du coup le jeune homme monte lui-même des événements dans un genre spontané qui lui correspond bien. «J’organise des tournées de bars en Ville par exemple, des trucs comme ça. Tout est gratuit, j’ai mon travail à côté, c’est juste pour le plaisir.» Tony travaille dans une fameuse banque à Belval. Pour le reste, il s’agit de profiter de son temps libre à fond !
Il veut briser la routine et l’ennui
Son prochain défi ? Une course à poil, tout simplement. Et pour la bonne cause, car les fonds de l’inscription (deux euros ou plus) iront à l’association Think Pink Lux, qui soutient les femmes atteintes d’un cancer du sein. L’événement se tiendra le 9 juin, au départ du bar l’Apoteca. «C’est la première course du genre au Luxembourg, glisse-t-il fièrement. Mais les participants ne seront pas complètement nus. J’ai vu avec la police, c’est interdit. Donc ça sera en sous-vêtements.» C’est tout aussi bien. Franchement, vu le prix d’un slip aujourd’hui, autant le montrer. Quant aux filles, ça sera l’occasion d’enfiler ce bikini qui ne sert qu’une fois dans l’année. Ça va être chaud et Tony le sait. «Ça va être la fête, tout simplement.» Quand on regarde le programme de plus près, on comprend que la course est un prétexte : les 1,5 km vont être engloutis en 30 minutes à tout casser. Les coureurs seront donc de retour vers 23h au bar l’Apoteca, «qui restera ouvert jusqu’à 6h», poursuit Tony. En remettant les vêtements ? «Les gens feront comme ils veulent…»
La vraie course sera donc une course de fond. On va voir qui a suivi avec assiduité les cours d’open bar à l’université. Tony sourit. Il imagine déjà rassembler des centaines de fêtards de tous les horizons, pour une soirée d’été sans fin. «J’ai calculé, pour des raisons de sécurité, nous ne pourrons pas être plus de 250», prévient-il. Pour le moment, 174 personnes sont inscrites sur la page Facebook de l’événement. Courez-y, les inscriptions sont ouvertes jusqu’au dernier moment.
Hubert Gamelon
De 20h à 22h, le bar organisera un happy hour pour «réchauffer l’ambiance et être moins timide», dixit l’organisation.
À 22h, des sacs numérotés seront fournis aux coureurs : tout le monde en sous-vêtements ! Le reste va dans les sacs, qui seront conservés par le bar.
Vers 23h, retour de la course (1,5 km en ville) au bar. À partir de là, la nuit appartient à chacun, jusqu’au petit matin…