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Bientôt un pôle national du sport de haut niveau à Differdange


L'extension sera construite à l'arrière de la Lunex, du côté du stade de football. La ville de Differdange souligne encore un peu plus son intérêt pour le sport et souhaite même en faire une économie source de richesses.(photo Isabella Finzi)

Le conseil communal de Differdange a validé mercredi la construction du futur Luxembourg Institut of High Performance in Sports, le pôle national du sport de haut niveau.

Le Parc des Sports d’Oberkorn prend pratiquement chaque année une dimension supplémentaire. Après le nouveau stade de football (en 2012), la nouvelle piscine (Aquasud, en 2014) et l’université du sport (la Lunex, en novembre dernier), le conseil communal a donné, mercredi matin, son accord pour la construction d’une extension du centre sportif qui permettra l’installation du futur Luxembourg Institut of High Performance in Sports (LIHPS), une structure de dimension nationale, « voire même internationale », soutient le bourgmestre Roberto Traversini qui y voit « une grande chance pour Differdange ». L’affaire n’est pas anodine, il s’agit d’un grand projet au sujet duquel la commune espère d’importants retours sur investissement.

Tout d’abord, il a un coût  : les presque 3  000  m² distribués sur six niveaux (dont deux en sous-sol) seront facturés 9,1  millions d’euros. Une somme que Differdange va préfinancer, mais le ministre des Sports, Romain Schneider, a assuré que l’extension sera prioritaire dans le cadre du 11 e programme quinquennal d’équipements sportifs (2018-2022) et que l’État prendra à sa charge 70  % des coûts. « Nous devrons donc payer 2,8  millions d’euros », précise Fred Bertinelli, l’échevin aux sports.

«Ce sont eux qui vont venir chez nous!»

Concrètement, les lieux accueilleront des laboratoires (de biomécanique, notamment), une piste de 50  mètres bardée de capteurs et de caméras, mais aussi des bureaux, des salles de réunion et des infrastructures qui pourront faire office de buvette (avec cuisine) disponible pour les clubs de la ville. « L’Institut y installera des appareils dont le coût sera similaire à celui de la construction », assure Fred Bertinelli.

L’élu socialiste, également président de la Fédération luxembourgeoise des arts martiaux, est ravi de la confiance accordée à la commune par l’État. « Nous avons de la chance d’avoir été soutenus par Christian Alt (NDLR  : le directeur de la Lunex) et Romain Seil (NDLR  : chef du service orthopédie et traumatologie de la clinique du sport… et differdangeois de naissance! ). La venue du LIHPS à Differdange n’était pas gagnée, Luxembourg souhaitait également l’avoir », souligne-t-il.

Avec l’arrivée du LIHPS, Fred Bertinelli estime que Differdange s’octroiera une véritable « économie du sport qui apportera de la richesse à la ville ». « Les sportifs qui utiliseront les infrastructures auront besoin de dormir dans des hôtels, de manger dans des restaurants, de faire des courses dans les commerces… », affirme-t-il.

Il évoque aussi la coentreprise déjà signée avec l’université de Shanghai qui verra, dans un premier temps, des pongistes de premier plan mondial et leurs entraîneurs travailler à Differdange. « D’habitude, nous devons aller chez eux pour progresser. Désormais, ce sont eux qui vont venir chez nous! »

L’échevin souligne l’intérêt pour les clubs locaux de côtoyer des stars de leurs disciplines. « Si un champion du monde vient ici, je ne vois pas pourquoi l’on ne pourrait pas organiser des rencontres avec nos jeunes. Tout le monde tirera parti de cet investissement », affirme-t-il.

Maintenant que le conseil communal a validé la construction de l’annexe, les travaux devraient débuter bientôt, sans doute dès l’été. On peut dès lors imaginer que d’ici deux ans le LIHPS sera opérationnel.

Erwan Nonet

Le centre sportif bientôt refait

Ce qui fait tache –  encore  – au Parc des Sports, c’est le hall sportif où évoluent les handballeurs des Red Boys. La salle paye le poids de ses années, elle est humide… mais ça ne va pas durer. En début d’année prochaine, un nouveau hall sera construit à l’arrière de l’école des garçons de Niederkorn, sur le terrain de l’ancienne piscine. Les Red Boys y joueront leurs matches et cela permettra de libérer la salle d’Oberkorn qui sera totalement refaite  : seule la structure en béton sera conservée. Les travaux devraient durer un an et demi et coûter environ 7  millions d’euros.

LIHPS : entre Differdange, la Coque et la clinique d’Eich

Le Luxembourg Institute of High Performance in Sports (le LIHPS) est un projet sur lequel le ministère des Sports et le Comité olympique et sportif luxembourgeois (COSL) travaillent depuis près de quatre ans. « Le programme de gouvernement prévoyait la création d’un centre de préparation olympique à destination de nos sportifs de haut niveau , souligne Carlo Hastert, en charge de la communication au ministère des Sports. Depuis, le projet a évolué pour devenir le LIHPS. »

Si Differdange vient de valider la construction de l’extension du centre sportif d’Oberkorn qui permettra d’y installer laboratoires et bureaux, la forme du LIHPS n’est pas arrêtée. « Son statut n’est pas encore défini », confirme Carlo Hastert. On sait déjà toutefois que le LIHPS sera une émanation du ministère et du COSL et qu’il comptera trois piliers  : la Lunex (l’université du sport qui vient de s’installer à Differdange), la Coque et le centre de médecine sportive de la clinique d’Eich. « Le LIHPS ne sera pas basé en un seul lieu fixe, il sera présent dans ces trois entités. Les travaux de recherche, notamment en biomécanique, se feront à Differdange. Les équipements sportifs de la Coque seront utilisés et ce sont les infrastructures médicales de la clinique d’Eich qui seront mises à contribution », précise Carlo Hastert.

Un tel institut modifiera en profondeur l’approche du haut niveau pour les meilleurs sportifs luxembourgeois, premiers destinataires de ces infrastructures. Entre les membres des cadres Élites et Espoirs du COSL et les sportifs élites sous contrat avec l’armée, on parle d’une centaine de bénéficiaires. « Avec le LIHPS, nous ne serons plus tributaires du bon vouloir des pays étrangers avec lesquels nous travaillons déjà. Non seulement nous aurons tout sur place, mais nous aurons la possibilité, à notre tour, de partager ces équipements de pointe. Cela favorisera les échanges et le partage de savoir-faire, ce qui ne peut être que positif », se félicite Carlo Hastert.

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