À l’Asile national de Luxembourg, environ 80 chiens et 50 chats attendent d’être adoptés. Liliane Ferron, bénévole, raconte ce qui a mené ces animaux dans un refuge et avertit les futurs adoptants.
Liliane Ferron est bénévole depuis 20 ans pour l’Asile national de Luxembourg («Déierenasyl»). En 20 ans, elle en a vu passer des chiens et des chats abandonnés, et parfois même maltraités. Un «déchirement» pour elle et les quatre autres bénévoles ainsi que pour les dix-sept salariés qui travaillent quotidiennement pour le refuge.
Car l’Asile national est bel et bien un refuge pour des chiens et des chats qui, la plupart du temps, ont une vie derrière eux, parfois bien triste et ça, «les gens ont vraiment tendance à l’oublier», dit-elle.
D’ailleurs, quels sont leurs profils ? «Nous recevons beaucoup de chiens qui ont été victimes de terribles violences, raconte Liliane Ferron. «La Ligue nationale de la protection des animaux pour laquelle nous œuvrons intervient lorsqu’il y a des suspicions chez les propriétaires», poursuit-elle. La présence des autorités est même nécessaire dans des cas vraiment graves. Si la maltraitance est avérée, nous prenons en charge l’animal qui vivra ici jusqu’à ce qu’un jugement nous donne le droit de le proposer à l’adoption. Mais cela nécessite du temps et nos soigneurs mettent tout en œuvre pour soigner l’animal et le soulager de son stress.» Et dans de rares cas, lorsque l’animal est trop malade ou «vraiment trop agressif, même envers les soigneurs», l’euthanasie est envisagée…
Éviter l’adoption « par impulsion »
Mais tous les animaux qui sont reçus à l’Asile ne sont pas des victimes de ces bourreaux sans cœur. Il y a ceux dont le maître est décédé, et puis les autres, «ceux qui ont agi par impulsion lorsqu’ils ont décidé d’adopter un animal».
Car on n’offre pas un chien ni un chat à ses enfants comme on offre un jouet. Lorsque des personnes sont intéressées par l’adoption de chiens, plusieurs critères sont évalués. À l’Asile, on demande l’âge, l’état de santé dans lequel se trouve l’adoptant, on cherche à savoir si la personne vit dans un appartement, si elle est en couple, s’il y a des enfants, et même si elle est propriétaire.
«Ce n’est pas pour entrer dans l’intimité des gens, mais il faut bien prendre en considération qu’une personne âgée, même si elle a eu de nombreux chiens dans sa vie, n’aura pas la même énergie pour s’occuper d’un chien jeune, grand, qui a besoin de beaucoup se dépenser, explique la bénévole. Certains chiens n’apprécient pas particulièrement la présence d’enfants, car ils ont été traumatisés par leur expérience passée. Nous prenons cela en compte aussi.»
Sarah Melis