La commune de Bettembourg, qui a banni les pesticides depuis plusieurs années, franchit encore un palier : elle souhaite qu’un maximum d’entreprises cultivent des prairies mellifères, pour la biodiversité. Le but est de favoriser le butinage des abeilles, pollinisatrices indispensables à l’Homme.
De loin, le paysage fait un peu désordre. Des herbes folles, des hautes tiges, quelques fleurs encore printanières… Le tout, à deux pas d’une entreprise qui accueille 300 employés chaque jour : le centre de tri postal de Bettembourg.
Cette friche est pourtant le résultat d’un plan d’entretien méticuleux. «Nous allons multiplier les zones de fauchage tardif à Bettembourg, explique Josée Lorsché, députée déi Gréng et élue dans la commune. La promotion de la biodiversité doit se faire à tous les niveaux. Les entreprises possèdent de vastes terrains, il est important de les associer à notre démarche.»
Champ libre à la biodiversité
Pour cette première donc, c’est la zone d’activité économique de Krakelshaff qui est visée. Les terrains de La Poste et de LuxConnect (des dizaines d’ares) vont être progressivement transformés en «prairies mellifères», comprendre adaptées aux insectes en tout genre, abeilles en priorité. «Elles jouent un rôle fondamental dans la pollinisation, poursuit Josée Lorsché. Albert Einstein avait même prévenu : ‘Si l’abeille venait à disparaître, l’homme n’aurait plus que quelques années à vivre’.»
Marcel Gross, ancien directeur du centre de tri de Bettembourg, a même pris les devants. Il y a deux ans, le retraité a installé trois ruches sur la zone du Krakelshaff, en convainquant ses collègues. «Les zones urbaines sont de bons terrains de jeu pour les abeilles, vu que, dans les campagnes, la monoculture ne favorise pas le butinage.»
Résultat, après une formation en apiculture, l’ancien directeur arrive même a confectionner quelques bocaux de miel ! «L’initiative de multiplier les prairies mellifères me paraît judicieuse, poursuit-il. Si les entreprises s’acharnent à conserver des pelouses vertes, ça ne changera pas beaucoup de la monoculture des champs…»
Hubert Gamelon