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Bettembourg / Bertrange : grève votée dans les maisons de soins


C'est le début de la grève ce mercredi, à la maison de soins An de Wisen de Bettembourg (Photo Julien Garroy).

Les résultats sont sans appel. À la maison de soins «An de Wisen» de Bettembourg, sur les 82 votants au référendum «oui» ou «non» à la grève, ouvert au vote jeudi dernier par l’OGBL et clos lundi soir, il y a eu 81 «oui» et 1 «non».

Même tendance au même référendum au sein de la maison «Les Parcs du 3e âge» de Bertrange : 106 «oui» et 1 «non» sur les 107 votants. Conséquence : une partie du personnel de la maison de soins «An de Wisen» sera en grève à partir d’aujourd’hui 6 h et une partie du personnel de la maison de soins «Les Parcs du 3e âge» de Bertrange. Une partie du personnel de «ZithaSenior», officiant dans les maisons de soins de Pétange, Luxembourg et Consdorf, devrait suivre le mouvement : le résultat du référendum est attendu jeudi.
Une partie du personnel? Oui, car le conflit, qui dure depuis de nombreux mois, oppose les directions de ces maisons de soins et les personnels FHL (Fédération des hôpitaux luxembourgeois) de celles-ci, soit 106 personnes sur environ 200 salariés à Bettembourg et 117 personnes sur environ 200 salariés à Bertrange. Petit retour en arrière. En octobre 2010, les salariés des maisons de soins ont changé de convention collective du travail. Depuis cette date, ils ne dépendent plus de la convention collective du travail FHL, mais de la convention collective du travail SAS (salariés du secteur d’aide et de soins et du secteur social).
«Nous nous sommes opposés à ce changement dès le départ, rappelle Nora Back, la représentante du syndicat Santé, Services sociaux et éducatifs de l’OGBL. Nous avions obtenu que les salariés engagés avant 2010 continuent de dépendre de la convention collective FHL. Ils nous avaient promis que ce serait le cas. Mais à la maison de soins « An de Wisen » de Bettembourg, comme « Les Parcs du 3e âge » de Bertrange et chez « ZithaSenior », ils veulent se débarrasser des FHL. Nous demandons une seule chose : le maintien des conditions FHL pour les salariés engagés avant 2010.»

«On en a ras-le-bol»
En février 2017, la grève à la maison de soins «An de Wisen» était déjà sur les rails, mais «une solution de dernière minute avait été trouvée, indique Nora Back. Le ministre de la Sécurité sociale, Romain Schneider, était intervenu et la direction avait accepté de maintenir les conditions FHL pour les salariés engagés avant 2010 (NDLR : ils seraient environ une centaine sur les 240 salariés de la structure). Résultat, nous n’avions pas fait grève.» Aujourd’hui, ce n’est pas le cas ni à Bettembourg ni à Bertrange et vraisemblablement pas non plus chez «ZithaSenior».
Nora Back tient également à préciser que «contrairement à ce que dit la direction (lire encadré), tous les grévistes ont une relation forte avec les résidents des maisons de soins et c’est faux de dire qu’ils les prennent en otages, eux et leurs familles. Ils n’ont pas le choix».
«On en a ras-le-bol, complètent Najiha (46 ans) et Éric (48 ans), tous deux employés à la maison de soins «An de Wisen» de Bettembourg depuis 22 ans. Tout ça dure depuis trop longtemps. La direction nous a accusés de non-assistance à personne en danger, a remis en cause notre éthique, nous a menacés de poursuites judiciaires. Notre but n’a jamais été de faire grève. Il n’y a pas eu de conciliation. Nous n’avons pas d’autre solution que la grève à durée indéterminée pour qu’on nous prenne au sérieux et pour avoir un dialogue sincère et honnête. Nous sommes prêts à aller jusqu’au bout.»

Guillaume Chassaing