Le Centre pour l’histoire contemporaine et digitale (C2DH) de l’Uni a lancé un site web collaboratif, qui permet de partager son expérience de la crise sanitaire pour les générations futures.
Devoir de mémoire, futur précieux réservoir pour historiens, autres scientifiques et étudiants, mais aussi sorte de thérapie collective : la plateforme covidmemory.lu, créée il y a une semaine à peine, se situe à la croisée de tous ces objectifs.
Lancée en un temps record par le Centre pour l’histoire contemporaine et digitale (C2DH) de l’université du Luxembourg, cette plateforme offre la possibilité à tous les résidents et travailleurs frontaliers de pouvoir partager leurs expériences vécues en ces temps de crise, sous la forme qu’ils souhaitent (photos, vidéos, témoignages…).
Des initiatives similaires ont déjà vu le jour par le passé afin de laisser une trace indélébile d’événements qui ont marqué l’histoire, comme les attentats terroristes du 11 septembre 2001, l’ouragan Katrina de 2005 ou encore les attentats de Paris de 2015.
«Un effet thérapeutique»
«Lorsque je travaillais au Roy Rosenzweig Center for History and New Media aux États-Unis, nous avons créé un site collaboratif au sujet de l’ouragan Katrina. Il a récolté autour de 27 000 objets de contribution depuis. Ce type de site collaboratif a un effet un peu thérapeutique et ces banques de données de souvenirs collectifs sont très importantes pour les historiens», a souligné, vendredi, le chercheur du C2DH Sean Takats, qui est à l’origine du projet covidmemory.lu avec son collègue Stefan Krebs.
Ce dernier a quant à lui expliqué que les témoignages représentent jusqu’à présent «beaucoup de bureaux domestiques adaptés au télétravail, mais aussi des ciels bleus sans avions ou encore des références à la célébration de Pâques en mode confinement». Quelque 60 témoignages avaient déjà été postés au jour de vendredi, notamment par des collaborateurs de l’université, en attendant que le site soit davantage connu du grand public.
Enfin, pour ce qui relève des aspects pratiques de la plateforme, il est à noter qu’une version en langue luxembourgeoise est en gestation (le site est utilisable pour l’instant en français, allemand et anglais).
Claude Damiani
Une équipe internationale de 20 personnes sur le projet
Le projet covidmemory.lu/est le fruit d’un effort collectif qui a très rapidement éclos face à la crise du coronavirus. «Nous avons très vite réagi et lancé cette plateforme après deux ou trois semaines de réflexions et de travail. En temps normal, un tel projet prend de six mois à un an avant de pouvoir aboutir. C’est impressionnant d’un point de vue technique», a précisé, vendredi, le chercheur Sean Takats.
«Notre réaction a été en effet très rapide et urgente», a renchéri Stefan Krebs, l’autre chercheur du Centre pour l’histoire contemporaine et digitale de l’université. «Des Luxembourgeois font partie de l’équipe internationale en charge du projet. Une vingtaine de personnes font partie de cette équipe et chacun apporte sa pierre à l’édifice, car chacun dispose de compétences spécifiques», a, pour sa part, indiqué Isabelle Voegeli, responsable du service communication.