Le bâtiment du Fonds Belval situé le long de l’A4, près du rond-point Raemerich, recherche son second souffle. Actuellement vide, il peut être loué sur simple demande.
Àforce de passer devant tous les jours, plus personne ne semble le remarquer. Pourtant, lorsqu’il a été inauguré en 2005, il ne passait pas inaperçu : ses courbes et son jaune vif détonnaient dans le paysage du bassin minier plus habitué à voir la vie en gris, voire en noir, à cause de ses friches industrielles. Le pavillon Skip annonçait la couleur : celui d’une transformation en profondeur de la région à travers le réaménagement de Belval.
Aujourd’hui, le pavillon, qui était l’emblème de cette nouvelle vague devant chambouler le paysage architectural, est bien seul dans la zone d’activité du Sommet. Il est comme resté échoué non loin du rond-point Raemerich, alors que tout se transformait autour de lui. L’ondulation de son toit en aluminium est toujours visible depuis l’autoroute, mais les conférences et expositions qui avaient lieu dans ces locaux insolites, situés aux portes d’Esch-sur-Alzette, ont été délocalisées vers la massenoire quand cette dernière a été inaugurée en 2010. Un déménagement logique, puisque la vaste massenoire (600 m2 de surface d’expositions) se trouve au pied des deux hauts fourneaux, au cœur du nouveau quartier de Belval qui a pris vie.
Un déplacement à Belval toujours possible
Le pavillon Skip est officiellement le tout premier bâtiment du nouveau quartier Belval. Il est né dans l’esprit des jeunes architectes du cabinet Polaris (Carole Schmit, Bertrand Vanturenhout, François Thiry, assistés par Emil Ivanescu). Il s’agissait d’un concours lancé au début du siècle par le ministère des Bâtiments publics et destiné aux jeunes architectes et étudiants. Ces derniers étaient invités à imaginer un bâtiment nouvelle génération, aux courbes originales et ayant une grande fonctionnalité. Sa mission : être le lieu d’information sur le thème de la Cité des sciences que l’État voulait construire à quelques encablures de là, au pied des hauts fourneaux. Quel est son avenir dix ans après?
«Ce bâtiment fait partie de notre patrimoine, rassure le directeur du Fonds Belval, Luc Dhamen. Il peut actuellement toujours être loué ou utilisé.» Le Skip reste un bâtiment important pour la structure étatique. Ses activités grand public avaient été mises entre parenthèses, car son espace a été bien utile pour aider au déménagement du Fonds Belval et permettre de stocker du matériel.
Maintenant qu’il est vidé, il est possible de le louer pour abriter des expositions, lancer des concours d’architecture, organiser des ateliers, des conférences… Cet espace très fonctionnel a déjà fait ses preuves et attend d’éventuelles organisations (privées ou publiques) désireuses de prendre, un temps, possession des lieux. Les candidats doivent contacter le Fonds Belval.
Le bâtiment a bien été conçu afin de pouvoir être déplacé dans le nouveau quartier d’Esch-sur-Alzette et de Sanem, confirme le directeur du Fonds Belval. Et cette idée n’a pas été totalement enterrée! Voilà une nouvelle qui va ravir tous ceux qui pensent que ce bâtiment, au design original, mérite aussi sa place au pied des hauts fourneaux.
Mais le Fonds Belval ne veut pas mettre la charrue avant les bœufs, c’est-à-dire déplacer ce bâtiment au cœur de Belval et ne pas savoir qu’en faire ensuite. Le Fonds Belval veut avoir une nouvelle attribution précise pour ce bâtiment avant, éventuellement, de le déplacer, même si «ce n’est pas la priorité absolue pour le moment».
Le Skip pourrait-il être utile aux étudiants de la nouvelle université de Belval? Luc Dhamen explique que, cette année, l’Uni va prendre de plus en plus d’ampleur, sur le plan du nombre d’étudiants notamment, ce qui engendrera une occupation plus forte des espaces dans les bâtiments universitaires. Le Skip pourrait donc tirer son épingle du jeu et être installé dans la Cité des sciences, celle-là même qu’il a tant vantée ces dernières années au gré des expositions et des conférences. «Il faudra voir le développement des futurs projets à Belval, les espaces disponibles et les différentes affectations du Skip possibles», tempère à nouveau, prudent, Luc Dhamen. Mais l’essentiel est bien là : le Skip conserve un joli potentiel et n’est pas oublié!
Laurent Duraisin