Bazar Inde-Népal annulé : «Un crève-cœur, mais une décision nécessaire»

Le bazar Inde-Népal n’aura pas lieu cette année en raison de la crise sanitaire liée au Covid-19. Une première en 43 ans.

« C’est une décision douloureuse, un crève-cœur. » Françoise Binsfeld ne cache pas sa déception. Mais pour la directrice de l’association Aide à l’enfance de l’Inde et du Népal (AEIN), l’annulation du bazar Inde-Népal, qui se déroule tous les ans dans le courant du mois de février au Centre culturel de Sandweiler est « logique et nécessaire en raison de la situation actuelle ».

Chaque année, depuis 43 ans, l’événement est un point culminant de festivités culturelles, de nourriture, d’activités pour les enfants, de stands de vente de bijoux, d’artisanat, de vêtements, d’épices et de biens de choses encore. « L’année dernière, nous avions eu de la chance et nous avions pu organiser le bazar , poursuit Françoise Binsfeld. Mais voilà, cette année ce n’est pas possible. En raison de la situation actuelle et des mesures en vigueur pour lutter contre le Covid-19, on ne peut gérer l’accueil des 800 visiteurs que nous avons chaque année ou encore les 100 repas que nous servons à chaque édition. »

Pour l’AEIN, ce bazar constitue la plus importante levée de fonds de l’année pour appuyer ses projets de développement en Inde et au Népal – les recettes du bazar sont d’environ 20 000 euros chaque année. Mais bien que le bazar soit annulé, le travail dans les deux pays ne s’arrête pas : l’AEIN continue à soutenir des groupes sociaux vulnérables en Inde et au Népal. L’association œuvre actuellement via plusieurs projets en Inde et au Népal. Et donc l’association lance un appel au don.

Éducation, santé, nutrition…

Dans les 54 villages cibles de l’État de Jharkhand (Inde), quelque 1 000 enfants ne fréquentent pas l’école fondamentale. «Le but de notre intervention est de sensibiliser les parents à l’importance de l’éducation de leurs enfants et de motiver les enfants à aller en classe régulièrement, explique l’AEIN. De jeunes gens issus des communautés locales reçoivent des formations afin d’être en mesure de conseiller les familles et donner des cours d’appui aux enfants afin de les préparer à l’école formelle.»

L’AEIN soutient un autre projet dans cet État indien. Ses organisations partenaires ont remarqué de nombreux cas de malnutrition aiguë parmi les enfants âgés de 0 à 5 ans : 107 enfants souffrent ainsi de malnutrition aiguë modérée et 89 enfants même de malnutrition aiguë sévère. «Par différentes initiatives, l’objectif est d’accroître le nombre et la qualité des repas des enfants en bas âge et de suivre leur état de santé», souligne l’AEIN.

Dans son flyer, l’AEIN met en avant deux autres projets, au Népal cette fois, et plus particulièrement à Rukum. Le premier est destiné à améliorer la vie économique des femmes et des filles de la région. «Le renforcement économique de femmes et de filles, victimes de violences, est entrepris à deux niveaux: d’une part à travers des formations afin de développer les connaissances des femmes en vue de la génération de revenus et d’autre part par la mise à disposition de matériel, de capital de démarrage et de soutien technique pour le lancement d’une activité génératrice de revenus», explique l’AEIN.

Le second projet est axé sur la santé : «Le but est d’améliorer la santé physique et mentale de femmes et de filles victimes de violences. Des personnes impliquées dans les activités seront formées pour conseiller les femmes concernées. En outre, plusieurs adolescents issus des municipalités cibles suivront des formations afin de pouvoir sensibiliser les hommes. Des centres de consultation fonctionneront dans les trois municipalités cibles. Enfin, des camps de santé seront organisés pour assurer le suivi de l’état de santé des femmes et filles.»

Guillaume Chassaing

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