MERSCH L’Autofestival 2022 se termine ce samedi. Comme le prévoyaient les organisateurs, la 58e édition n’a pas déplacé les foules.
L’Autofestival, c’est le moment idéal pour tous ceux qui envisagent de changer de véhicule : cet événement est en effet l’occasion de découvrir les nouveautés du monde automobile et surtout de bénéficier d’offres spéciales pour acquérir un nouveau bolide. Pas moins de 80 concessions auto et moto ont participé à cette édition 2022, proposant environ 170 espaces d’exposition. Philippe Mersch, président de la Fédération des distributeurs automobiles et de la mobilité (Fedemo) et cogérant du garage Kremer à Mersch, fait le point sur cette 58e édition qui s’achève ce samedi.
À la veille de la fermeture de l’édition 2022 de l’Autofestival, quel bilan en tirez-vous en termes de participation?
Philippe Mersch : Si l’Autofestival n’est effectivement pas encore terminé, on peut d’ores et déjà dire que le public est moyennement au rendez-vous. Cette édition ne va pas être un grand cru. On ne s’attendait pas à une vague de visiteurs de toute façon et cela reste dans ce que nous avions prévu. On est déjà content de pouvoir accueillir les gens. Toutefois, les visites se répartissent bien sur les différents jours et la conversion vers les commandes est importante.
Les délais de livraison rallongés ont-ils un impact sur les commandes?
Les gens sont en effet conscients des délais et c’est même souvent l’une des premières questions que nos visiteurs nous posent dans le showroom, avant même de savoir quel modèle de voiture les intéresse! C’est un peu dommage, car certes, il y a des voitures pour lesquelles les délais sont très longs, mais il y a aussi des voitures disponibles rapidement. Vous pouvez choisir un véhicule que vous recevrez la semaine d’après ou un autre que vous recevrez dans plus d’un an…
Il n’y a d’ailleurs pas de règle en matière de délais, ce qui rend la chose compliquée : on ne peut pas dire que les délais sont longs pour tel ou tel type de motorisation par exemple. Ils varient d’une marque à l’autre et parfois dans une même gamme, d’une période à une autre. En tout cas, lorsqu’on s’intéresse à un véhicule dans le showroom, la concession est normalement à même de donner une indication de délai de livraison. Mais c’est vrai que, du coup, les commandes varient énormément d’une marque à l’autre, notamment en fonction des disponibilités.
Cela dit, on avait déjà des problèmes de délai avant la pandémie, lorsque les produits étaient très demandés et que la demande dépassait l’offre. Sauf que maintenant, cela touche plus de véhicules.
Le public est moyennement au rendez-vous
Une certaine prise de conscience écologique semble avoir opéré avec la pandémie. Avez-vous remarqué un changement de consommation?
Oui. D’une part, la possibilité d’acquérir un véhicule sous forme de leasing, par exemple, entre dans les critères de choix aujourd’hui. Ce qui ne veut pas dire que chaque véhicule vendu est un leasing, d’autant que les Luxembourgeois préfèrent toujours posséder leur propre véhicule. Mais il y a plus de gens qui envisagent la location longue durée, notamment pour des véhicules électrifiés. C’est une manière pour eux de se « couvrir », car ils craignent qu’au bout de quelques années le véhicule électrique ne soit plus à jour. Mais cela vaut aussi pour un diesel ou une essence, tant les technologies évoluent vite!
On remarque aussi une tendance très claire à se tourner vers les véhicules hybrides ou électriques. Là encore, cette tendance reste très variable d’une marque à l’autre, certaines marques étant déjà plus présentes, avec une offre électrifiée complète. Cependant, si les visiteurs de l’Autofestival s’y intéressent, est-ce que cela se traduira par un achat? On ne peut pas encore le dire. C’est un fait : l’électrique prend de plus en plus de parts de marché, mais ne représente que 10 % aujourd’hui. On est quand même encore très loin de la moitié des ventes automobiles! La majorité des gens continue d’acheter des moteurs thermiques – essence ou diesel.
On remarque aussi une tendance très claire à se tourner vers les véhicules hybrides ou électriques
L’Autofestival attire-t-il des visiteurs de la Grande Région?
C’est difficile de le dire, peut-être est-ce le cas au niveau de la capitale et dans le sud du pays. À Mersch, nous avons eu quelques visiteurs venus de Belgique, mais sans plus. Je pense que là encore les gens se déplacent moins qu’avant. Et puis, avec notre communication, nous nous concentrons essentiellement sur le marché local. C’est surtout avec l’Autofestival de l’occasion que nous essayons de viser au-delà des frontières.