La Fondation Autisme Luxembourg a ouvert un troisième foyer à Rambrouch qui a accueilli six nouveaux résidents présentant un trouble du spectre autistique, dont trois mineurs.
Ils sont cinq garçons et une fille, âgés de 13 à 28 ans, et c’est un nouveau départ qui s’est offert à eux lundi. Ces jeunes présentant un trouble du spectre autistique (TSA) sévère ont en effet intégré le nouveau foyer de la Fondation Autisme Luxembourg (FAL) à Rambrouch, au nord de Redange, dans l’ouest du pays. Disposant d’une chambre individuelle et encadrés en permanence par deux éducateurs, ils vont pouvoir bénéficier d’une structure adaptée à leur handicap tout au long de l’année. Ils pourront toutefois rejoindre leur famille à chaque fois que celle-ci le souhaitera.
Parmi ces nouveaux résidents, trois sont encore mineurs et scolarisés, ce qui constitue une première pour la FAL. « Au début du projet, vers 2015, nous avons eu connaissance que de jeunes Luxembourgeois vivaient dans des foyers en Allemagne et en Belgique en raison du manque de places pouvant les accueillir au Luxembourg. Il a été immédiatement clair pour nous que nous souhaitions ramener ces jeunes adolescents dans leur pays, au Luxembourg, à proximité de leurs parents. Ce souhait a été l’élément crucial de notre décision de créer un foyer pour des plus jeunes », rappelle Corinne Wuidar, responsable psychopédagogique au sein de la FAL.
Critères d’urgence
La FAL, qui compte donc désormais 38 résidents répartis sur les sites de Rambrouch et Munzen, n’a toutefois pas souhaité accueillir exclusivement des mineurs au sein de ce nouveau foyer, préférant favoriser le maintien en famille lorsque l’enfant est encore très jeune et souhaitant surtout répondre à certains critères d’urgence, comme le précise Corinne Wuidar : « Le critère (NDLR : pour obtenir une place) le plus important est bien sûr de vérifier si la personne présente un TSA ou non. Après, nous examinons l’urgence de la demande : est-ce que la personne vit encore en famille ou est-ce qu’elle est déjà accueillie dans une autre institution ? La famille a-t-elle de grands problèmes avec les troubles de comportement de son enfant et est-ce qu’elle a déjà plusieurs fois eu recours aux services d’un lit de répit ? Quel est l’âge des parents et ne peuvent-ils donc plus s’occuper encore longtemps de leur enfant ? »
Qui dit sélection, dit forcément rejet de certaines candidatures. Le Luxembourg manque en effet toujours cruellement de structures résidentielles pour les personnes présentant un TSA et quinze familles, dont six qui auraient souhaité bénéficier d’un hébergement rapidement, ont été déboutées faute de place.
Cette option d’hébergement constitue pourtant généralement un soulagement et un répit pour les parents d’enfants atteints d’un TSA, comme en témoigne Rosa, maman de Jorges, un adolescent de 15 ans qui vit depuis un an au sein de la structure résidentielle de la FAL : « Maintenant que j’ai plus de temps pour moi en semaine et que je peux aussi parfois me reposer, je peux enfin être la mère que j’ai toujours voulu être. Quand mon fils vivait encore à la maison, je voulais toujours être la meilleure mère possible et je ne me permettais jamais de prendre une pause. Mais si on ne prend jamais ce temps, on finit par arriver à un point où l’on n’a plus de forces. À présent, quand nous nous revoyons après un certain temps, j’ai enfin l’énergie nécessaire pour lui offrir l’attention qu’il mérite vraiment. De cette manière, nous pouvons beaucoup mieux profiter du temps passé ensemble. »
Tatiana Salvan